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Gabon: une économie entre surendettement, risques multiples et fuite des capitaux

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Déjà présenté comme à risques du fait des « inégalités » et des « frustrations socio-économiques » par la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface), l’économie gabonaise vient une nouvelle fois d’être cloué au pilori, cette fois par l’agence de notation allemande Scope ratings. Classé 84ème sur 95 nations au monde, le pays obtient une note totale de 8/20, le plaçant ainsi dans le top 3 africain des économies à risques élevés. Toute chose renforçant les incertitudes, alors qu’une ONG vient de présenter un rapport mettant en lumière des fuites massives de capitaux.

Faisant partie du trio des économies affichant des fragilités sur les axes de « vulnérabilité et de résilience » aux côtés de la Zambie et l’Angola notamment, le Gabon présente de plus en plus de risques dans ce domaine. Selon le rapport 2021 de l’agence de notation allemande Scope ratings, le pays a énormément de mal à faire face aux pressions exogènes exercées par l’environnement économique mondial toujours autant marqué par une pandémie de covid-19 qui bat son plein. Pis, son niveau d’endettement actuel et ses difficultés à mobiliser l’ensemble des recettes fiscales dûes par les entreprises et les nationaux fortunés, inquiètent. 

En effet, établi à plus de 7000 milliards de FCFA à ce jour équivalant à plus de 74% du PIB, alors qu’il était  à 58,7% en 2019 et 60,6 % en 2018, le niveau d’endettement actuel contribue à accentuer les risques qui pèsent sur l’économie. Si l’on y ajoute donc la faible capacité du gouvernement à mobiliser les recettes fiscales, puisque selon l’Ong Tax and Justice se sont plus de 400 milliards de FCFA qui ont été transférés en 2020 du Gabon vers les paradis fiscaux, le tout dans un environnement marqué par une tendance à la baisse des prix des produits de base, l’on obtient un risque croissant.

Déjà pointée du doigts par les agences de notation américaines Fitch Ratings et Moody’s, en plus des analystes de Goldman Sachs il y a quelques mois, cette situation qui n’est pas de nature à rassurer les investisseurs et surtout les partenaires techniques et financiers (PTF), fait planer au dessus des populations déjà vulnérabilités, un risque criard d’accroissement des inégalités. Avec des gangrènes comme la corruption, la mal gouvernance et les dérapages budgétaires qui freinent un peu plus le développement, difficile d’imaginer le gouvernement actuel mener à bien son Plan de transformation (PAT).

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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