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Gabon: nouvel exercice délicat pour le Complexe métallurgique de Moanda qui peine à consolider ses performances

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Lancé en 2014 dans l’optique de transformer du minerai en silicomanganèse et en manganèse métal au Gabon, le Complexe Métallurgique de Moanda (C2M) peine depuis quelques années à consolider ses performances. Loin s’en faut. Après avoir atteint un pic en 2018 avec 49934 tonnes de minerais produits, le Complexe d’Eramet affiche depuis, un net repli de ses activités contrairement à une production nationale qui explose.

Le développement de la production d’alliages de manganèse voulue par le géant français Eramet à travers sa filiale locale Comilog (Compagnie minière de l’Ogooué), peine à se consolider un peu plus de six ans après le déploiement du Complexe Métallurgique de Moanda (C2M). Il faut dire qu’en un peu plus de six ans, le C2M n’a jusque-là pas été en mesure de consolider des performances, qui pourraient pourtant lui ouvrir les portes d’un très gros marché.

En effet, en dehors d’un pic atteint en 2019 avec près de 50000 tonnes d’alliages de manganèse produites, le C2M n’a pas encore réussi à se hisser au rang des principaux producteurs africains ou mondiaux, alors même que cette production directement liée à celle de l’acier, profite aujourd’hui à des pays comme la Norvège ou l’Afrique du sud. Loin des standards annoncés, puisque la production est en chute de 23% en 2020 avec à peine  36 777 tonnes produites, le C2M fait grise mine.

A des années lumières du rôle prépondérant du Gabon dans le concert des nations productrices du précieux minerai dont la production mondiale s’établit à 20,1 millions de tonnes par an, le Complexe Métallurgique de Moanda qui multiplie les « dysfonctionnements d’ordre technique, avec l’arrêt définitif, en septembre, de l’activité d’électrolyse pour la production de manganèse métal » comme le révèle la note de conjoncture sectorielle, est donc à ce jour loin de ses objectifs.

Avec un chiffre d’affaires établi à 26,748 milliards de FCFA en 2020, contre 27,229 milliards de FCFA en 2019, les performances commerciales ne sont d’ailleurs pas au rendez-vous. Or, en plein boom avec près de 1,4 million de tonnes importées entre les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon, les Pays-Bas, l’Italie ou la Turquie, cette production mondiale d’alliages de manganèse qui s’est établie en 2019 à 23,9 millions de tonnes, pourrait rapporter gros. 

Dernier parmi les lieux où sont effectués la production du groupe Eramet avec aujourd’hui beaucoup moins que les 65000 tonnes par an de silicomanganèse notamment, le C2M du Gabon représente moins de 8% du volume total produit. Un volume établi à 740 000 tonnes d’alliages de manganèse par le groupe français, et qui se trouve principalement produit à Sauda en Norvège, alors qu’au regard de la capacité de la mine de Moanda, ce C2M méritait un meilleur investissement.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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