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CHUL: plus de 10000 naissances par an dans des conditions exécrables

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Décrite comme l’une des plus anciennes d’Afrique subsaharienne, selon le Pr. Jean-Pierre Ngou Mve Ngou, chef de département de gynécologie-obstétrique du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), la maternité dudit hôpital est d’une vétusté ahurissante. Pourtant ce cadre moyenâgeux enregistre un peu plus de 10 000 naissances par an.

Les 24 et 25 septembre 2021 ont eu lieu les premières journées internationales de gynécologie-obstétrique du Centre hospitalier universitaire de Libreville (JIGOL). Cet événement qui a servi de cadre d’échange entre les professionnels du domaine de la gynécologie-obstétrique a été l’occasion pour le chef de service de ce département de santé au CHUL, le Pr. Jean Pierre Ngou Mve Ngou, de dresser le bilan sur l’activité et conditions inadéquates de cette maternité, entre autres. 

Selon le Pr. Jean Pierre Ngou Mvé Ngou, ce sont en moyenne 60 nouveau-nés par jour et 10 500 par an qui naissent à la maternité du Centre hospitalier universitaire de Libreville. Ce qui lui vaut parfois le titre d’ « usine » à bébés, selon son chef de département de gynécologie-obstétrique. Ces performances peuvent s’expliquer par le fait que cette maternité accueille les femmes enceintes de toutes les classes sociales. « C’est une maternité qui reçoit les patients de tous horizons et de toutes les classes sociales », a confié le Pr. Jean Pierre Ngou Mve Ngou à notre confrère Gabonreview. 

On comprend alors que le rythme de travail à la maternité du CHUL est intense. Une sage-femme retraitée a d’ailleurs tenu à préciser que le travail est particulièrement éprouvant pendant les mois de mars, avril et mai. « A partir du mois de mars, les salles d’accouchement sont pleines, débordées, il n’y a pas de repos », a-t-elle relaté. Mais dans ce contexte, la maternité doit également faire face, aussi bien à la faiblesse des ressources humaines qu’aux moyens mis à la dispositions des agents de santé. « On devrait avoir beaucoup plus de personnels et de matériel », a fait noter le Pr. Jean Pierre Ngou Mve Ngou. 

On se souvient qu’au mois de juin dernier, les sages-femmes de la maternité du CHUL étaient rentrées en grève pour revendiquer le paiement de leur quote-part. Dans un direct sur Gabon Media Time, ces dernières avaient par ailleurs évoqué des « conditions exécrables de travail ». Celles-ci faisaient référence à l’absence de doigtiers, de gants, d’eau, mais aussi au « bâtiment vétuste » de la maternité.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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