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Willy Ontsia: «Bilan économique catastrophique du Régime en place, un échec patent»

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Pour analyser l’efficacité d’une politique économique, il est de tradition de passer en revue l’évolution des principaux agrégats macroéconomiques et sociaux. Après plus de treize (13) ans de pouvoir absolu sans discontinuité, quel est le bilan économique du Président Ali Bongo Ondimba ?

« Explosion du taux de chômage soit +28% entre 2010 et 2019 »


Selon l’OIT (organisation Internationale du Travail), En 2010, le taux de chômage était de 27,7% de la population active. Après de plus d’une décennie de pouvoir, la politique économique d’Ali Bongo Ondimba a conduit à une hausse exponentielle du taux de chômage qui s’élevait désormais à 35,7% en 2019 soit une hausse de plus de 28% entre 2010 et 2019. Suite au double choc exogène inhérent à la crise économique et à la mauvaise gestion de la pandémie du covid-19, selon le rapport de la direction générale des statistiques, le marché du travail a continué de se détériorer avec la perte de plus 104.000 emplois en juin 2020.


Par conséquent, en dépit de la propagande gouvernementale, les statistiques sur l’évolution du marché du travail sont claires, nous pouvons constater que la politique de l’emploi conduite par le Président Ali Bongo Ondimba est un échec total car elle a débouché sur une aggravation du taux de chômage et elle a créée plus de chômage que d’emploi.

« Inflation galopante, vie chère et perte de pouvoir d’achat »


Au cours de la période d’observation de 2009 à 2021, le taux d’inflation moyen était de l’ordre 3% par an. Au total, en 12 ans de présidence Ali Bongo Ondimba, la hausse des prix sur cette période a été de l’ordre de 66 %. Autrement dit, un article qui coûtait 100 Francs en 2009 était donc facturé 166 Francs en 2021.

Donc, la politique économique menée par les gouvernements successifs d’Ali bongo Ondimba n’ont pas permis de maitriser l’inflation qui s’est littéralement envolée pour atteindre des sommets.
De ce fait, la pseudo-politique économique d’Ali Bongo Ondimba s’est soldée par hausse abysalle des prix à la consommation qui a conduit à une érosion du pouvoir d’achat des travailleurs et à une forte paupérisation du peuple gabonais.

« Hausse exponentielle de la Pauvreté et de la précarité des gabonais »

D’après la deuxième enquête de la Direction Générale des statistiques relative à l’évaluation de la pauvreté au Gabon, en 2009, et le taux de pauvre était évalué à 33% de la population. En 2020, malgré le rapport couteux du cabinet Mckinsey, selon le programme des nations unies pour le développement (Pnud), «le niveau de pauvreté au Gabon augmenterait de 3,6% en 2020» pour atteindre près de 38% de la population.

Vu le dernier rapport de la Banque Mondiale, en 2021 soit plus de 10 ans après l’investiture du Président Ali Bongo Ondimba, environ 40% de la population gabonaise (800 000 personnes sur une population de 2 million d’habitants) vit toujours en dessous du seuil de pauvreté soit avec moins de 590 francs par jour.
Par conséquent, il est clair que l’embryon de politique économique mise en place par le régime d’Ali Bongo Ondimba a eu pour effet d’accroitre considérablement la précarité, la misère et la pauvreté du peuple gabonais.
Rappelons que dans son discours d’investiture, le Président Ali Bongo Ondimba disait ceci : « je ne serais heureux que quand les gabonais seront heureux ».

« Surendettement public abyssale sans investissement tangible »

En 2009, l’endettement public portait un encours officiel d’un montant de 1368 milliards F.cfa (cf. rapport sur la stratégie de l’endettement de l’Etat 2012-2014 publié par le ministère de l’économie) soit 18% du PIB. Avec l’arrivée aux affaires du Président Ali Bongo Ondimba, en dix ans de pouvoir, la dette publique a été portée à de 7000 milliards F.cfa en 2021 soit une hausse de 512% par rapport à 2009 pour un résultat économique proche de zéro.
En 2021, la dette publique au Gabon s’établissait à 75% du Produit intérieur brut (PIB) contre 18% en 2009.

Suite à cette politique de surendettement volontaire du Gabon mise en oeuvre par le Président Ali bongo Ondimba et son gouvernement, la facture à payer est très lourde pour les générations futures et pour les finances publiques dont la dette absorbe désormais de près 1/3 du budget.
Pour conclure, rappelons que dans une interview accordée aux médias français (TV5 monde, RFI et le Monde), le Président sénégalais en exercice, Macky Sall disait ceci : « deux mandats me paraissent idéal, car si on ne peut pas faire quelque chose en une décennie (en dix ans), on ne le fera plus. Et d’ajouter « si on a la chance d’exercer le pouvoir pendant dix ans, ont doit donner la main à quelqu’un d’autre ».

Face aux échecs économiques du pouvoir en place, après une gouvernance approximative de plus d’une décennie, les gabonais sont en droit de s’inspirer des propos du Président Macky Sall en disant « ce régime devrait céder sa place et aller faire autre chose car ce qu’on ne peut pas faire après deux mandats de 7 ans soit 14 ans, il ne pourra plus le faire ».

Willy Ontsia, Banquier et analyste financier.

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