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Gabon : le vivre-ensemble à l’épreuve des joutes électorales

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Commémorée le 16 mai de chaque année, la Journée internationale du vivre-ensemble en paix est l’occasion pour le Gabon de faire le point sur l’implémentation de cette notion. Notre pays devrait s’inscrire sur la voie de la cohabitation pacifique et ce, malgré les trois élections qui pointent à l’horizon.

Théâtre d’actes les plus inciviques et tribaux, la période post électorale a souvent donné lieu à des scènes ubuesques et déplorables. Attaques ciblées contre une communauté sous prétexte que le candidat élu en soit originaire, tout y passe. Les populations semblent subitement évoluer en vase clos. Pis, le repli identitaire est systématique. Le vivre-ensemble oublié.

Les acteurs politiques et le débat public 

Un sentiment perceptible dans les débats télévisés où l’émotion semble primer sur le bon sens. Entre 1990 et 2016, les échanges dits face-à-face ont très souvent failli virer aux empoignades. Une image peu sobre du jeu politique qui intègre la démocratie. De ce fait, c’est le « dêmos » qui détient le « Kratos ». Les protagonistes devraient dès lors se montrer courtois et bienséants.

Pourtant pour parvenir à leurs fins, certains usitent les termes qui peuvent porter atteinte à la cohésion sociale. En 2015, certains ont brandi le « Tout sauf les Fang », quand d’autres misaient sur un barrage anti-Téké. Des concepts qui, techniquement se valent. Puisque la finalité est d’exclure certains groupes de la course au nom de leur appartenance ethnique. 

Attention à la jurisprudence rwandaise

Dans ce climat peu apaisé en perspective, les politiques gabonais doivent s’autoréguler. Il en va de même pour les acteurs des médias. Car le Génocide rwandais est une preuve que la presse peut attiser le feu. Des radios 1000 collines à la solde des candidats commencent à pousser. Quelles en seront les retombées ? 

Va-t-on se servir des instruments édictés par le concept de la démocratie ? Ces trois élections seront-elles animées par des caisses de résonance prêtes à tout ? Des questions qui taraudent les esprits. Car, faut-il rappeler que l’union dans la différence et dans la diversité se heurte souvent à la pensée nombriliste. Les joutes électorales seront le test par excellence pour le peuple gabonais.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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