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Sport : l’INJS, cet INSEP made in Gabon abandonné par les autorités

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Comptant parmi les plus grands centres internationaux d’entraînement olympique et paralympique, l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, plus communément (INSEP), est une véritable fabrique de champions made in France. Modèle à suivre pour beaucoup de pays, elle a pourtant été créée 1 an après l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS), qui se voulait également un centre d’excellence avant d’être abandonné par l’Etat, au grand dam des athlètes, aujourd’hui livrés à eux mêmes. 

Créé le 15 avril 1974, l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) devait incarner le savoir-faire gabonais. Alliant à la base, expertise technique et respect des athlètes, cet institut est pourtant, 50 ans plus tard, abandonné à lui-même, mettant un frein à l’éclosion de talents locaux, tuant au passage les espoirs de plusieurs générations. Alors même que ce centre pluridisciplinaire disposait des meilleures installations et infrastructures sportives d’Afrique subsaharienne au moment de sa mise en orbite, l’INJS est aujourd’hui à l’abandon. 

L’INJS, symbole de l’échec des politiques sportives

Mauvais entretien des infrastructures, absence d’investissements, dégradation avancée des installations, bâtiments vétustes, l’INJS n’est plus que l’ombre de lui-même. Un symbole de plus de l’échec des politiques sportives et éducatives du pays au cours des 3 dernières décennies. Trois dernières décennies pourtant marquées par des investissements colossaux dans le sport notamment dans le football avec la construction de stades à coups de milliards de FCFA et même d’un palais des sports transformé depuis en centre de vaccination, puis de santé avant de finalement de muer en “siège” du Parti démocratique gabonais (PDG).

Censé offrir aux espoirs du sport gabonais, comme aux grands champions, un espace et des services uniques alliant le sportif, le technologique et même le psychologique en plus de la formation, comme cela peut se faire à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, plus communément (INSEP) en France, l’INJS devenu au fil des années, une simple école de formation pour les enseignants d’Education physique et sportive (EPS). Dans un pays qui compte tout de même l’un des rares médaillés olympiques de ces 15 dernières années sur le continent africain avec Anthony Obame, c’est bien dommage. 
Non contenu dans le Plan national de développement pour la transition (PNDT), qui pourtant, souhaite offrir une place de choix au sport pour la jeunesse, en faisant la promotion du sport de proximité afin de favoriser la détection précoce des talents nationaux, la non-réhabilitation de l’INJS témoigne d’une absence de vision globale de l’exécutif. Une marche à reculons qui devrait selon le PNDT, coûter près de 9,3 milliards de FCFA au contribuable en termes d’investissements sur la période 2024-2026.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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