A La UneDerniers articlesPOLITIQUE

Sauvetage de la CNSS et CNAMGS: le verbiage d’Alain Claude Bilie-By-Nze

Ecouter l'article

Les difficultés rencontrées ces dernières années par la Caisse de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) étaient au cœur du passage du porte-parole du gouvernement Alain Claude Bilie-By-Nze de l’émission de « L’entretien » sur Gabon 24. S’il a esquissé quelle idée pour sortir ces deux organismes des ornières dans lesquelles ils se trouvent, celle-ci aura peu convaincu car se heurtant à la réalité budgétaire qui rend presque impossible un sauvetage de ces deux entités. 

En effet, si au cours de l’audience accordé par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba aux responsables de ces deux organismes de prévoyance, le gouvernement avait été instruit de présenter un plan de sauvetage dans les meilleurs délais, une semaine après le statu quo continue de régner sur ce dossier épineux. Une situation inquiétante qui menace les conditions de vie de plus de 26 000 retraités et des milliers d’autres Gabonais. 

Tentant de rassurer l’opinion,  le ministre d’Etat, ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques a esquissé au cours de son passage sur Gabon 24 quelques pistes de solutions.  Il a relevé que les difficultés rencontrées par ces deux entités sont de plusieurs ordres. « A plus court terme, l’intervention du chef de l’Etat a visé à préserver l’outil pour que la CNSS continue à s’occuper et des retraités et de ses propres agents, d’assurer à bonne date le versement des pensions et le paiement des salaires et de faire en sorte que le Gouvernement mette en œuvre les réformes structurelles qui ont été décidé » a-t-il indiqué. En clair, passer, sans procrastiner, à la phase pratique.

Un voeux pieux qui toutefois pourrait se heurter à la réalité des tensions de trésorerie dont souffriraient ces deux organismes. Pour le cas spécifique de la CNSS, son fonctionnement est structurellement déficitaire. Avec un montant de recouvrement estimé à 22 milliards de FCFA par trimestre, 12 milliards sont affectés aux prestations familiales, aux maladies,  aux accidents de travail, et aux fonctionnement, tandis que les 10 milliards restants sont affectés aux pensions qui absorbent normalement 19 milliards de FCFA. Soit un gap de 9 milliards de FCFA qu’il faut combler en recourant à l’emprunt auprès des banques. 

Pis, pour un sauvetage de cet organisme, le Syndicat des professionnels de la Caisse nationale de sécurité sociale (Sypross), estime que l’Etat doit injecter 500 milliards de FCFA pour éviter la faillite et garantir le paiement des salaires et des prestations techniques. Un montant astronomique surtout au vu de l’incapacité du budget de l’Etat de supporter un tel décaissement. Ainsi, face à ce qui s’apparente à un énième discours creux du gouvernement dirigé par Rose Christiane Ossouka Raponda, il sera judicieux pour cette dernière et son équipe de présenter le plus rapidement possible un plan de sauvetage chiffré avec un chronogramme et des actions à mener plus détaillé. 

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page