Depuis la confirmation de la réélection d’Ali Bongo Ondimba par la Cour constitutionnelle dans la nuit du 23 au 24 septembre, les félicitations de la communauté internationale se font attendre.
Au niveau africain, aucun chef d’État ne s’est plié à cette exigéance vis-à-vis nouvel élu, si ce n’est pour « prendre acte de la décision de la Cour constitutionnelle » comme l’ont fait le Tchad et le Maroc.
Le chef de la diplomatie française, Jean Marc Ayrault a affirmé « l’examen des recours n’a pas permis de lever tous les doutes » et appelle tout de même « (…) ceux qui continuent de contester les résultats de récuser l’action violente et de poursuivre leurs revendications selon des voies qui ne remettent pas en cause la paix et le bien-être du pays. »
La Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE) quant à elle « regrette que la Cour Constitutionnelle n’ait pas été en mesure de rectifier de manière satisfaisante les anomalies observées lors du recensement des votes. », décriant au passage « L’absence de confrontation des différentes copies des procès-verbaux, qui devait servir de contrôle de la régularité de ceux-ci et permettre de renforcer la confiance des parties prenantes dans l’intégrité du scrutin, révèle une grande faiblesse du système électoral » a précisé Mariya Gabriel, chef des observateurs. Tout en appelant à la paix, la MOE rejoint la France sur la poursuite des contestations. « (…) que tous les acteurs du processus électoral (…) privilégient la voie des recours juridictionnels encore à leur disposition sur celle de la violence ».
Dans la même lignée, la haute représentante pour les relations extérieures, Federica Mogherini n’a pas ménagé le gouvernement gabonais, elle affirme « La confiance du peuple gabonais concernant l’intégrité du processus électoral, (…) peut légitimement être mise en doute. »
Le Secrétaire général des Nations-unies, Ban Ki-moon, affirme avoir pris note. « Face à cette mollesse diplomatique imposée, dit un observateur, Ali Bongo a beau jeu de marteler que l’ingérence n’est pas une bonne chose. Le locataire du palais a compris que la pilule du 27 août serait digérée, assortie de la promesse d’un dialogue national. »
L’ambassadrice des États-Unis au Gabon a à son tour a appelé au calme et à la transparence « Maintenant que la décision a été annoncée, nous exhortons la Cour à publier les détails de ces procédures publiquement, par souci de transparence(…) Le Gouvernement Gabonais se doit de respecter ces droits, et le peuple Gabonais devrait exercer ses droits de façon pacifique. » avant de supprimer le message de sa page Facebook officielle. S’agissait-il d’une erreur de communication ou d’un revirement de position ? Rien de concret pour le moment, nous y reviendrons.