Après les alertes lancées respectivement en avril et en juin derniers par les analystes de Fitch Ratings et Moody’s concernant le risque de crédit substantiel que représentait le Gabon, ce sont cette fois ceux de Goldman Sachs qui viennent d’en remettre une couche. Plus loin dans leur analyse, ces derniers viennent notamment de souligner que « le Gabon à l’image de l’Irak, du Sri Lanka et de l’Angola, a une forte probabilité de défaut de paiement de sa dette en 2021 ».
Risque de surendettement, situation de détresse économique, risque de crédit substantiel, défaut de paiement annoncé dès 2021. Tels sont les mots qui ressortent de cette note d’analyse conceptuelle réalisée par les économistes de la banque américaine Goldman Sachs au sujet du Gabon. Il faut dire qu’avec près de 5700 milliards de FCFA de dettes publiques cumulées, et une situation de trésorerie tendue, le pays traverse bien plus qu’une mauvaise passe.
En effet, déjà mis en exergue en avril dernier par les analystes de Fitch Ratings qui soulignaient notamment que « la mauvaise gestion des finances publiques et l’accumulation d’arriérés de dette extérieure » accentuaient la pression sur les finances publiques, le risque d’insolvabilité du Gabon vient donc d’être confirmé cette fois par les analystes de Goldman Sachs, qui mettent en garde contre « les risques de défaut de paiement en 2021 ».
Avec des « obligations de très mauvaise qualité » comme le révélait moody’s en juin dernier, le Gabon qui à l’image des autres pays de la zone CEMAC a vu ses perspectives obscurcies par la chute des cours du baril, devrait donc se retrouver au pied du mur. Une situation qui, au regard de l’inefficacité du processus de gestion des investissements publics et du recours systématique aux financements extérieurs, apparaissait comme inévitable.
Alors qu’un nouveau programme triennal soutenu par le Fonds monétaire international (FMI) est fortement envisagé, le pays pourrait se retrouver dans une situation chaotique avec notamment des défauts de paiement à venir. On est donc loin, très loin, des assurances données par « celui qui ne s’inquiète jamais de rien » comme le qualifie l’analyste Mays Mouissi, et par le « ministre de la dépense ».