Invitée dans l’émission Africa News Room (ANR) sur la chaîne panafricaine Africa24, Laurence Ndong, enseignante et chercheuse gabonaise, s’est exprimée sur le bilan politique, économique et sur la polémique concernant l’acte de naissance du président candidat Ali Bongo Ondimba.
Docteure ès sciences de l’éducation (didactique des sciences) et experte en genre et développement, l’enseignante et chercheuse, Laurence Ndong s’est appesantie sur les attentes que suscite l’élection présidentielle du 27 août prochain au Gabon. Elle est revenue notamment sur le bilan du président sortant Ali Bongo après sept ans passé à la tête de l’exécutif. Un bilan qu’elle juge peu favorable à sa réélection, compte tenu des manquements observés sur la réalisation de son projet de société, mais aussi la polémique que suscite son acte de naissance depuis plusieurs mois déjà au sein de l’opinion nationale, « ce qu’on lui reproche, c’est le faux et usage de faux avec parjure et faux en écriture », s’est elle exprimée. Une situation qui semble ne pas militer en sa faveur.
Sur un tout autre plan, elle est revenue sur le caractère peu démocratique de l’élection à un tour rendu possible après de nombreuses modifications de la constitution de 1991, qui avaient été adoptées après la conférence nationale, Laurence Ndong rappelle que « cette constitution ne traduit pas le désir des gabonais ». En effet, ce type de scrutin ne garantit pas au finale une véritable légitimité au vainqueur de l’élection présidentielle, « lorsqu’un président est élu avec 40 % des voix, ça veut quand même dire que 60 % des suffrages exprimés n’ont pas été à sa faveur, donc il n’est pas le président de la majorité » a-t-elle signalé.
S’exprimant sur une probable candidature unique de l’opposition pour affronter le président sortant, l’invité d’Africa News Room, rappelle que « si vraiment le vote des gabonais est respecté, même si on a plusieurs candidats, je ne pense pas qu’Ali Bongo puisse faire plus de 10 % », alors pour Laurence Ndong le problème majeur se situe plus au niveau du respect des règles démocratiques, mais aussi du respect de la constitution du pays.
Pour conclure, l’auteur du livre “Gabon, pourquoi j’accuse…’’ Paru aux éditions, l’Harmattan, évoque également le bilan économique et social peu flatteur du président Ali Bongo, « Ali Bongo Ondimba a été le président des maquettes, des maquettes et des maquettes » a-t-elle dit, mais aussi « quand on regarde le plan stratégique Gabon émergent qui a été proposé, seuls 30 % de ce qui a été proposé, a été réalisé » a-t-elle renchéri par la suite. Cette intervention de Laurence Ndong, ancien membre de l’union des femmes du parti démocratique gabonais (PDG) [parti au pouvoir, NDLR] vient une fois de plus mettre à mal l’image à l’international de l’exécutif, à l’approche du scrutin présidentiel.
Brave dame, notre génération manque cruellement de femme de cette trempe. Mes respects.