Lancée en grande pompe le mercredi 8 novembre dernier, l’opération dénommée Aigle Douanes commence à faire des mécontents, c’est le cas des opérateurs économiques qui lors d’une assemblée générale, tenue ce 5 décembre 2017, à la Chambre de Commerce de Libreville, à laquelle prenaient part, les importateurs et exportateurs, les commissionnaires agréés en douanes CEMAC et les commerçants, sont montés au créneau pour fustiger l’attitude de certains agents des douanes qui se font remarquer par des contrôles intempestifs auprès de ceux-ci.
En effet, cette opération diligentée par les autorités avec pour objectif de renforcer les contrôles des biens et des personnes aux frontières et à l’intérieur du territoire national, afin d’améliorer les recettes douanières ; favoriser le comportement civique des usagers ; réduire la fraude transfrontalière; et sécuriser le cadre des consommateurs, trouve par le truchement des opérateurs économiques ses premiers détracteurs. Ces derniers ont dénoncé lors de leur rencontre, les abus dont ils font déjà l’objet de la part de certains agents qui au lieu d’opérer exclusivement dans le périmètre du port où transit effectivement les marchandises, vont jusque dans les espaces commerciaux pour procéder à des contrôles et autres saisies.
Ainsi, pour Madikandia Diawara, président du syndicat des opérateurs économiques du Gabon ces contrôles ne se justifient alors que ceux-ci n’ont jamais été informés que cette opération devait également les concerner. «Nous ne comprenons pas ce qu’on paie aux douanes, vous vous êtes acquittés des droits de douanes et on part sceller votre boutique c’est pas normal. Alors qu’en tant que partenaires nous devrions nous entendre car les recettes douanière c’est nous qui les faisons»; a t-il indiqué.
Abordant la question de l’intrusion des contrôleurs dans les espaces commerciaux et plus particulièrement au Marché Mont Bouët, dans le 3ème arrondissement de Libreville, les commerçants ne comprennent pas cette démarche alors que les contrôles douaniers devraient s’effectuer en amont. «Nous avons vu la douane dans le marché on voulait savoir pourquoi elle vient dans le marché? Qu’est ce qui se passe? Avant de rentrer dans le marché il y a quel problème puisque nous les commerçants, quand le contener arrive le transitaire est là il déclare le contener, le commerçant lui ne sait rien il a payé son argent et tout s’arrête là»; s’est insurgé Manga Mamadou, vice président de la confédération syndicale des commerçants.
Il a par la suite noter que le problème devrait dès lors être réglé entre la Direction générale des douanes et droits indirects et les transitaires, avant d’appeler ses adhérents à la sérénité quant au règlement de cette question.
Saisi par les opérateurs économiques, le représentant des commissionnaires agréés en douane Cemac n’a pas manqué de rassurer ces derniers, ajoutant qu’il est nécessaire de trouver des solutions à ce problème soulevé par ces agents économiques : «Nous avons été saisis par les importateurs subsahariens parce qu’ils sont dans une association bien sûre. Nous avons été saisis par rapport à l’opération aigle douane. L’opération aigle douane a été initiée par les plus hautes autorités de ce pays nous allons juste porter les revendications qui ont été faites ce matin c’est à dire qu’il y a eu des contrôles sur le terrain et ils ont relevé un certain nombre de griefs, nous les avons écouté et nous verrons ensemble comment les porter au niveau de l’administration douanière»; a assuré Estellin Nziengui Mouloungui, président du Syndicat des prestataires auxiliaires en douane, commissionnaire agréé en douane CEMAC.