Au cours d’une conférence de presse, tenue le 30 septembre dernier à l’hôtel Hibiscus à Louis dans le 1er arrondissement de Libreville, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, Président de l’aile « loyaliste » de l’Union du peuple gabonais (UPG) est revenu sur le déni du droit orchestré par la Cour constitutionnelle au cours du récent processus électoral.
S’appuyant sur les dispositions de la Loi organique sur la Cour constitutionnelle, Moukagni-Iwangou a fait la démonstration de la violation par la Haute Cour, du droit de vote des citoyens du 2ème arrondissement de la commune de Libreville dont elle a annulé l’élection dans 17 bureaux.
En effet, le 23 septembre dernier lors de l’audience de délibéré qui confirmait la victoire d’Ali Bongo Ondimba avec 50,66 % des suffrages, la Cour constitutionnelle avait décidé de valider la demande d’annulation formulée par voie reconventionnelle des suffrages exprimés de 21 bureaux de vote du 2ème arrondissement de la capitale en violation des dispositions prévues par la loi organique qui exigent l’organisation d’une nouvelle élection là où l’annulation a été prononcée.
Il a évoqué par la suite l’article 83a de la Loi organique n°009/2011 du 25 septembre 2011 qui dispose « Si les opérations électorales sont déclarées nulles par l’application de l’une des dispositions prévues aux articles 81 et 82 de la présente loi organique, l’annulation s’étend, selon le cas, à toute la section ou à toute la circonscription électorale », il a poursuivi en citant l’article 84 qui précise que « la décision est notifiée aux parties et au Ministre chargé de l’Intérieur qui, en cas d’annulation, prend toutes les dispositions pour le renouvellement des opérations électorales. La personne élue, dont l’élection est annulée, reste éligible à l’élection partielle qui est organisée en conséquence».
En déduction, Moukagni Iwangou précise qu’ «avec l’annulation prononcée sur vingt et un (21) bureaux, la Cour n’a pas lu les dispositions des articles 83a et 84 de sa propre loi.» Autrement dit en validant la réélection d’Ali Bongo Ondimba sans que le scrutin ne soit repris dans la circonscription dont l’annulation a été prononcée, la Cour constitutionnelle a privé des gabonais de leur droit de vote.