Face à une actualité sociopolitique abondante, de nombreux acteurs de la société civile n’ont de cesse d’attirer l’attention des politiques sur la nécessité de changer leur gouvernance pour éviter le pire au pays. C’est le cas du premier curé de la paroisse immaculée conception de Bitam Mgr Jean-Bernard Asseko Mve qui dans une interview accordée à l’hebdomadaire La Loupe a appelé à l’organisation d’un dialogue national inclusif avec toutes les parties pour sortir le Gabon de l’agonie dans laquelle il se trouve. In extenso l’intégralité de cette entretien.
La Loupe : Mgr Jean-Bernard Asseko Mve, que s’est-il passé, dimanche 28 juin dernier, à Bitam ?
Mgr Jean-Bernard Asseko Mve : Bonjour, suite à la dépénalisation de l’homosexualité votée par notre Assemblée nationale, avec une forte majorité, la télévision gabonaise a passé un micro-trottoir qui a révélé que tous les Gabonais interrogés étaient contre ce vote. Révélant ainsi l’immense fossé qui existe entre le peuple souverain et ceux qui disent agir en son nom.
Et moi, par mon âge et par ma double mission d’éducateur, c’est-à-dire enseignant de philosophie et prêtre, je me suis engagé du côté du peuple, pour faire constater aux décideurs la désolation de celui-ci et le caractère inopportun du débat sur l’homosexualité, au moment où ce peuple souffre de plusieurs autres maux qui auraient pu retenir l’attention des parlementaires.
Pour cela, j’ai donc lancé une marche pacifique pour l’abolition de la dépénalisation de l’homosexualité et la démission, pour trahison, des députés qui ont voté en faveur de l’homosexualité. La demande de cette marche a été faite aux autorités. Ces dernières l’ont jugée irrecevable à cause des délais et par rapport aux mesures relatives à la pandémie du Covid-19.
Force a été de constater que malgré mon appel à l’annulation de ladite marche, la Paroisse Immaculée Conception et la ville de Bitam ont été prises d’assaut par les Forces de l’ordre portant des cagoules et bien armées. Le commissaire de police est, heureusement, passé à la Paroisse, pour apaiser les tensions. La situation a été gérée par le préfet qui s’est impliqué, pour imposer la paix à Bitam.
Justement, dans votre courrier de demande d’autorisation pour une marche pacifique au préfet du département du Ntem, vous alertiez : « L’heure est grave ! ». Pourquoi ?
L’heure est grave ! Feu président Bongo, notre père à tous, disait que : « Le Gabon est une maison de verre. De l’extérieur, tout le monde voit tout ce qui s’y passe ». Pour dire ainsi que tout le monde voit ce qui se passe au Gabon aujourd’hui : de l’absence du chef de l’Etat (ou de son invalidité), à la guerre de succession, aux luttes d’influence, en passant par les braderies et liquidations de tous genres.
Les entreprises gabonaises sont liquidées au profit des expatriés. On assiste aussi à la liquidation des personnes physiques considérées comme témoins gênants de l’Histoire. Quand elles ne sont pas mises aux arrêts, elles sont purement et simplement assassinées. Ces disparitions forcées sont devenues la marque de fabrique de ce système. Et comme si ça ne suffisait pas, aujourd’hui, on accentue la honte et l’humiliation de notre belle Nation sous la pression de l’Union européenne et des forces du mal.
L’heure est grave ! On a repris les cours en Guinée-Equatoriale, au Cameroun et dans tous les pays limitrophes à quelques exceptions près. Mieux, on vient de proclamer le Bac français au Gabon, pendant que nos propres enfants sont assis à la maison dans la plus sombre des incertitudes. Au lieu de rechercher des solutions efficaces aux problèmes que connaît la jeunesse de mon pays : chômage, retard de paiements de bourses, années blanches, absence de structures scolaires adéquates, manque de loisirs, mauvais système de santé, des peines à se loger décemment, des difficultés à prendre le transport, etc., l’Assemblée nationale a opté pour un débat hors-sol.
Je tiens à préciser que ce mal n’est pas d’aujourd’hui dans ce pays où pour qu’un jeune trouve un emploi, il lui est imposé soit d’avoir un parrain dans les loges maçonniques, soit de pratiquer l’homosexualité.
L’heure est grave ! Je viens encore, ce matin, de visiter les centres hospitaliers d’Oyem et de Bitam – qui sont déjà des mouroirs comme la plupart des centres hospitaliers du pays – où sévit la désolation : les malades sont refoulés chez eux, car, ne sont attendus, que d’éventuels malades du Covid-19 (c’est ça qui paie). Le résultat est alarmant : Gabosep de la ville d’Oyem est saturée de corps. Le taux de mortalité a doublé, voire triplé, depuis près de trois (3) mois, non pas à cause du Covid-19, mais parce que l’Etat ne se penche que sur les cas du Covid-19, négligeant ainsi les autres causes de mortalité de plus grande ampleur, dont la première est la pauvreté. Qu’en disent les parlementaires ? Le savent-ils ? L’heure est grave ! A qui profitent les centaines de milliards de Fcfa décaissées par l’Etat, pour faire face à la pandémie ? N’est-ce pas aux mêmes riches ?
Quels sont les objectifs de cette marche ? Qui devrait marcher ?
La marche avait pour objectif de manifester, pour rejeter l’homosexualité et garder les valeurs léguées par nos ancêtres. Le second objectif de la marche était de demander la démission des parlementaires du Ntem, pour avoir voté pour la dépénalisation de l’homosexualité et trahi, de ce fait, le peuple gabonais. La sensibilisation était bien faite et toutes les populations – les petits aussi bien que les grands – de tous les bords politiques et de toutes les confessions religieuses étaient motivées à marcher, pour soutenir ces deux causes. Signalons que les motifs de cette marche restent toujours d’actualité.
Lorsque, dans votre courrier, vous parlez de « la mort consommée du chef de l’Etat », cela veut dire quoi exactement ?
A ce que je sache, la mort n’est pas seulement la cessation de la vie ou de l’existence. Elle est aussi « absence ». On peut avoir un père vivant, dont l’existence ne se fait jamais sentir, alors qu’on mène une vie d’orphelin. A mon avis, c’est ce que je ressens depuis plus d’un an. Plusieurs autres compatriotes ressentent la même chose : le Gabon est décapité. Mon pays, en effet, est à l’image de la transe d’un coq qui vient d’être amputé de sa tête : il a perdu le contrôle, il va dans tous les sens et le résultat est connu d’avance…
Dans une audio devenue virale sur les réseaux sociaux, vous dites avoir obtenu « 412 signatures de prêtres, pasteurs et dignitaires ecclésiastiques ainsi que d’imams prêts à aller en prison, à verser leur sang, pour que le Gabon soit dépouillé de tous ceux qu’on peut appeler apprentis sorciers ». Jusqu’où êtes-vous prêt à aller dans cette démarche contre la dépénalisation de l’homosexuelle dans notre pays ?
Oui, j’appartiens à plusieurs dizaines de forum regroupant religieux et laïques ; et à plusieurs autres associations d’intérêt politique. Presque tous, sous mon instigation, sont prêts à imposer au gouvernement et au Parlement une résistance farouche, lorsque les lois qu’ils nous imposent semblent déshumanisantes. Car, comme nous le recommandait Martin Luther King : « Nous avons la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes ». Je le réaffirme : nous sommes prêts à aller jusqu’au martyre. Pour ma part, je verserai mon sang, pour qu’il s’associe au sang de plusieurs autres compatriotes morts, pour relever le Gabon.
Au mois de décembre, vous adressiez un message à démissionner à tous ceux qui ont la charge de l’Etat. Au vu du « spectacle désolant et dégradant de la vie sociale en 2019 au Gabon ». Cette revendication est-elle toujours d’actualité ?
Certes, Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et vive ; mais il arrive, comme lors d’une course de fond, que les coureurs soient essoufflés et prêts à s’écrouler. Si les spectateurs continuent de les applaudir, sans se rendre compte qu’ils sont à bout de forces, et si les coureurs eux-mêmes manquent d’amour-propre et tentent de défier la nature, alors ils s’écrouleront avant la ligne d’arrivée.
C’est ce qui risque d’arriver, si nos politiques ne ralentissent pas, parce qu’ils sont sclérosés et désormais inaptes à gouverner le Gabon. Il vaut mieux perdre la course, pour se maintenir en vie, plutôt que de chercher à défier Dieu et la nature.
En effet, en décembre 2019, je suis passé par une démonstration pédagogique, pour prouver les limites de la classe dirigeante actuelle. Depuis lors, aucune amélioration considérable n’a été enregistrée ni sur le réseau routier, ni sur le chômage, ni même sur la misère, ni sur le logement, ni même sur la volonté à amener les Gabonais au dialogue. Alors, plutôt que d’apporter des solutions aux problèmes posés, on nous propose l’homosexualité. Donc, mieux qu’en décembre, j’appelle la classe dirigeante actuelle à démissionner ou à rendre le pouvoir au peuple, pour sauver la paix sociale et permettre aux Gabonais d’espérer de nouveau. Dans une récente interview accordée au Premier ministre par deux jeunes dames, les Gabonais ont été outrés par le degré d’ignorance de Julien Nkoghe Bekale sur les réalités de l’éducation au Gabon. N’est-ce pas à juste titre un motif de démission ? C’est un conseil pour ceux et celles qui veulent sortir par la grande porte.
Depuis un certain temps, à l’image d’autres pays, notamment la RDC, l’Eglise est désormais aux côtés du peuple. Est-ce un nouveau réveil ou une prise de conscience du danger qui nous guette collectivement et individuellement ?
L’Eglise est l’une des plus vieilles institutions au monde. Son message est apostolique. Il ne change pas. L’Eglise est la même hier, aujourd’hui et demain. Ce qui change, ce sont les hommes d’Eglise et leur pédagogie. L’Eglise a toujours été la voix des sans voix, leurs joies et leurs espoirs. L’Eglise est la maison des pauvres, c’est-à-dire ceux qui souffrent et qui ont besoin d’aide. Ce qui change, aujourd’hui, ce n’est pas le regard porté sur les problèmes de la société, mais plutôt l’engagement des prêtres à se faire homme parmi les hommes. Il faut sortir des sacristies et joindre l’action à la parole, afin de devenir des leviers importants du changement. Mes jeunes confrères prêtres et pasteurs sont, pour la plupart, des praticiens de la « Théologie de Libération ». Ils sont des virulents réformateurs de l’Eglise et de la société.
Je crois que la Révolution, que j’appelle, d’ailleurs, de tous mes vœux, viendra des Eglises et des Mosquées. Je me souviens que le président Ali Bongo, dans une récente élection au cours de laquelle il voulait mobiliser ses troupes contre l’Opposition, lança : « …de quoi avez-vous peur et de qui ? ». Je voudrais m’approprier ce message et m’adresser à mes confrères pasteurs, prêtres et imams, pour leur dire finalement : DE QUOI AVEZ-VOUS PEUR ET DE QUI ? De la mort ? De toute façon, nous y passerons tous tôt ou tard. Nous sommes vainqueurs du monde : 1 Jean 5 :5
Etes-vous conscient que tous les regards sont tournés vers vous, pour conduire la marche pacifique d’un Gabon meilleur pour tous ?
Je suis un prêtre, un pauvre être. Je suis jaloux de mon sacerdoce et fier de l’Eglise et de ses missions salvatrices pour l’humanité. Je me rends compte, jour après jour, de l’importance de ma mission de prêtre. Je suis aussi fier d’être Gabonais, même si cette fierté est, aujourd’hui, réduite, à cause de ceux qui bloquent les idéologies de notre Nation contenues dans notre hymne national : Uni dans la Concorde et la fraternité […] Une aurore se lève… […] Eblouissant et fier…
Je voudrais vivre dans un Gabon plus fraternel et plus juste, bâti par tous ses fils dans l’honneur et l’intégrité de toutes leurs actions. Toutefois, lorsque les Gabonais sentiraient que mes idées peuvent concourir à bâtir ce Gabon de nos rêves, je me laisserais conduire par la volonté du peuple sous l’action de l’Esprit Saint face à ce qui deviendrait une contingence, une urgence, un devoir civique. Je le ferai en concertation avec l’Eglise.
Je suis conscient que les Gabonais attendent un règne nouveau avec des personnes idoines porteuses de leurs espoirs et de leurs aspirations. Je sais aussi que plusieurs Gabonais regorgent de talents et sont aptes à diriger notre peuple vers des lendemains meilleurs. C’est un projet ambitieux que personne ne peut réaliser, s’il ne s’entoure pas de toutes les forces vives de la nation.
Je sais aussi, que j’ai été à plusieurs écoles des grands-maîtres passionnés du Gabon. J’ai été élève lointain de feu président Bongo, le vrai Bongo. Je suis disciple de feu Simon Oyono Aba’a et de feu Abbé Noël Ngwa Nguema. Je suis un admirateur du Père Paul Mba Abessole et du défunt Pierre Mamboundou, mes principaux inspirateurs. Je puise une énergie forte dans le lyrisme de Pierre-Claver Akendengue et de feu Pierre-Claver Nzeng Ebome et du Mvet de feu Akue Obiang. J’aime à me retrouver avec des grands universitaires Gabonais avec qui je discute des questions d’intérêt national. Je suis en contact permanent avec la diaspora gabonaise pleine de talents.
Je suis, enfin, héritier de la vision de mon frère et Maître André Mba Obame, dont les dernières recommandations me hantent encore l’esprit. Ce riche héritage, je le mettrai à contribution, pour que le Gabon soit libre et prospère.
Nous avions assisté au dialogue organisé par Ali Bongo et à celui organisé par Jean Ping, que pouvez-vous dire à ce sujet ?
Ce que j’appelle dialogue national inclusif, c’est une constatation de tous les Gabonais au complet, réunis autour d’une même table. Dessinons les nouvelles priorités, les nouveaux objectifs de la nouvelle maquette de notre pays. En 2016, nous avons assisté à ce que l’on peut appeler des monologues. Parce que le président Jean Ping en a fait le sien, et le président Ali Bongo et le PDG ont fait le leur. J’appelle cela des monologues, dans la mesure où Jean Ping a fait son dialogue, où il n’y avait aucun parti opposé à lui. Et lorsque le PDG a organisé son dialogue, il n’a fait appel à aucun parti de l’Opposition. Donc, à mon sens, c’est le monologue.
Dans ce cas, que proposez-vous aux Gabonais comme solutions ?
Ce que je souhaite, c’est qu’il y ait un dialogue national inclusif avec toutes les parties, et des Gabonais de tout genre. Ce dialogue impliquerait non seulement des anciens, des doyens, mais aussi la nouvelle génération de la classe politique au Gabon. Ce dialogue impliquerait aussi la diaspora, car le Gabon a de vrais fils remplis de talents, qui sont, malheureusement, coincés à l’étranger. Nombre d’entre eux, que l’on peut appeler des réfugiés politiques, sont expatriés à cause de leurs opinions politiques. Ils ne peuvent donc pas venir au Gabon, parce qu’ils ne trouveraient pas un emploi. Surtout, s’ils refusent l’homosexualité, la franc-maçonnerie… Aujourd’hui, ils demandent aux Gabonais d’être tolérants envers les homosexuels. Je pense que ce sont eux qui doivent être plus tolérants envers nous, car ce sont eux qui apportent la dictature au Gabon. Aujourd’hui, on ne peut pas devenir quelqu’un au Gabon, on ne peut pas trouver un emploi, sans être homosexuel ou franc-maçon. Ce sont eux qui doivent être tolérants, pour permettre aux Gabonais de venir travailler et d’apporter toutes les connaissances acquises à l’étranger.
Que doit faire le Gabon pour se développer ?
Pour que le Gabon se développe et sorte du triste état dans lequel nous sommes, il faut qu’il y ait une armée nationale. Que les militaires soient des militaires, des hommes et des femmes libres prompts à défendre la Nation. En un mot, il faudrait que le Gabon ait une armée citoyenne. Il faudrait que le Gabon redonne à la magistrature ses lettres de noblesse, afin que les magistrats soient libres d’exercer leur mission : rendre justice à tout citoyen. Par ailleurs, je dirais qu’il faut également impliquer les universitaires. Nous avons de valeureux enseignants qui peuvent apporter leur pierre dans l’édification d’une Nation. En résumé, il faut que le Gabon fasse asseoir ses fils et ses filles autour d’une même table, pour résoudre leurs problèmes.
Le Gabon va mal, et c’est une évidence. C’est connu de tous. Concrètement, que faut-il faire davantage, pour éviter le pire ?
Je me réjouis de cette question. Et c’est vraiment le cœur meurtri que je vais parler. Le Gabon va très mal et il faut urgemment le sortir de cette agonie. Et pour que le Gabon ressuscite, il faut d’abord que les Gabonais parviennent à repérer et désigner tous les ennemis de la République. Le premier ennemi de la République gabonaise, que je repère, c’est la France. Lorsque les Gabonais comprendront que la France est un bourreau pour la République, qu’elle anesthésie toutes les forces vives de la Nation et toutes nos bonnes intentions ; alors, ils se lèveraient, pour défendre leur souveraineté contre la tyrannie française sous toutes ses formes : politiques, économiques, monétaires, financières, culturelles et sociales.
Le deuxième ennemi du Gabon, aujourd’hui, ce n’est plus Ali Bongo, mais plutôt Mme Sylvia Valentin. Oui, Mme Sylvia Valentin est le pire ennemi du Gabon et de son émergence. C’est elle qui fait et défait ; qui construit et détruit. Il faut que les Gabonais arrivent à l’indexer et à la designer comme notre ennemi commun. C’est Mme Sylvia Valentin qui fait de tous les Gabonais des potentiels prisonniers, élimine des témoins gênants et réduit le reste du peuple à l’esclavage. C’est elle qui organise la guerre de succession au Gabon ; gère les entreprises et les pouvoirs publics ; invente l’homosexualité et l’impose à la société gabonaise comme seul moyen d’accès aux privilèges d’Etat et de soumission à ses volontés sordides. Le mal est là. C’est Mme Sylvia Valentin qui lutte contre les valeurs ancestrales au Gabon et nous occidentalise. C’est elle qui tient captives nos institutions : le Premier ministre, Mme le président de la Cour constitutionnelle, les deux Parlements, les Forces de l’ordre et de défense, le noble corps de la Magistrature, et même la grande famille Bongo. Contrairement à l’image qu’on vend d’elle aux plans national et international, cette dame n’est pas une mère poule qui protège et nourrit ses enfants, mais plutôt une mère cane qui mate ses enfants et les prive de tout.
Le troisième ennemi du Gabon, c’est le Maroc et sa Cour royale, propriétaire de près de la moitié des entreprises gabonaises, de ses terres et de son or. Lorsqu’on aura repéré et indexé tous les ennemis du Gabon, c’est-à-dire la France, Mme Sylvia Valentin, le Maroc, tous leurs associés et courtisans ; c’est alors à ce moment que le peuple gabonais aura fait un premier grand pas dans la marche vers son intégrité et sa souveraineté. C’est alors à ce moment que le Gabon libre pourrait avancer sereinement vers son développement et les voix de l’émergence. La réelle et non la fictive.
Le second point, pour que le Gabon sorte de l’agonie, c’est que nous avons encore en son sein les témoins de l’Histoire et de ses nobles projets. Ils sont encore vivants : Guy Nzouba Ndama, Michel Essonghe, Zacharie Myboto, Laure Olga Gondjout, Paulette Missambo, Paul Toungui, Marcel Abéké, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Casimir Oye Mba, Paul Biyoghe Mba, Paul Mba Abessole, Jean Eyeghe Ndong, André Dieudonné Berre, François Engongah Owono, Fabien Owono Essono, Raymond Ndong Sima, Emmanuel Ondo Metogo, René Ndemezo’o Obiang, Noël Nelson Messone, Jean-François Ntoutoume Emane, Jean Ping, Docteur Eloi Rahandi Chambrier, Germain Ngoyo Moussavou, Faustin Boukoubi, Antoine Mboumbou Miyakou, etc. Que ces anciens et doyens soient considérés et consultés, pour qu’ils apportent au Gabon ce qu’ils ont de meilleurs pour sa construction.
J’ai, en esprit, cette belle phrase de Mariama Bâ : « Même dans l’âme la plus noire, il peut toujours jaillir de la lumière ». Que la classe intellectuelle soit considérée à juste titre et mise à contribution, pour que chacun, selon son talent propre, participe à l’effort de reconstruction de notre Pays.
Les jeunes, avec leur dynamisme et leurs idées novatrices, voire révolutionnaires, mettront, à leur tour, du leur, pour allier tradition et modernité.
La patrie pleure un grand nombre de ses enfants exilés à cause de leurs opinions politiques ou par manque de travail. Ce sont nos vaillants fils de la diaspora nantis de valeurs et d’expérience. Nous les inviterons à rentrer au pays, pour participer à la maquette d’un Gabon nouveau.
Le Gabon regorge de plusieurs esprits de lumière. Ce sont : les peintres, les artistes, les artisans, les religieux, les écrivains, etc. Tous peuvent participer, selon leur génie créateur, à sculpter l’image d’un Gabon plus resplendissant, d’un Gabon nouveau.
Concrètement, pour terminer ?
En somme, ce que je souhaite, c’est qu’il y ait, au Gabon, un Conseil de famille, où, sous l’arbre à palabres, tous ses fils se réconcilieraient, pour que, unis dans la concorde et la fraternité, ils regardent vers un idéal commun qu’ils se seraient fixé.
Je ne vais pas terminer cette interview, sans rendre un vibrant hommage à tous les amis du Gabon, ceux de l’intérieur et de l’extérieur.
Je sais que rien n’est perdu et que le Gabon peut se relever. Dieu a doté notre territoire national de richesses incommensurables et de plusieurs intelligences humaines aptes à les exploiter au profil de la Nation. Ensemble, mobilisons-nous, pour libérer notre pays de toutes les chaînes qui le tiennent captif. Il est temps !