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Marc Gaffajoli: «la digitalisation est l’un des piliers de notre croissance»

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Leader incontesté dans le secteur du transport aérien dans la sous-région d’Afrique centrale, Afrijet ambitionne booster son activité en misant non seulement sur une plus grande proximité avec sa clientèle, la diversification de ses offres mais aussi sur la digitalisation qui semble être un processus inévitable dans un monde en constante évolution. Lors d’un récent entretien, l’administrateur directeur général de cette compagnie aérienne Marc Gaffajoli a tenu à décliner cette vision qui est désormais en marche.

Pourquoi vous avez décidé de lancer une campagne de promotions sur votre réseau domestique et régional à cette période-ci de l’année ?

Marc Gaffajoli: Cela participe du retour à une forme de « normalité », en sortie de crise sanitaire. Avant la crise de la Covid-19, nous avions lancé avec un franc succès ces opérations de « déstockage », visant à proposer une partie de notre stock de places à l’avance à un prix préférentiel. De telles opérations ne sont possibles que lorsque vous avez une vision claire de votre programme à trois mois minimum (et idéalement à six). L’objectif est à la fois de stimuler un trafic d’opportunités et d’envoyer un signal à nos clients fidèles, qui voyagent avec nous toute l’année, en leur proposant des prix compétitifs.

Le principe de la promotion est simple, il évite les palabres et les déceptions : un prix unique pour un billet aller simple avec un bagage soute de 23 kgs sur le réseau régional (79’500 Francs CFA TTC) et un prix unique pour un billet aller simple avec un bagage soute sur le réseau domestique (69’500 Francs CFA TTC).

Depuis l’été 2021, Afrijet a prouvé par ses efforts continus en matière d’innovation tarifaire et de promotion, en dépit de l’absence de concurrence aérienne, qu’elle jouait totalement son rôle dans la maîtrise du coût de la vie et la relance de l’économie. Qui peut en dire autant ?

Comment est constitué le prix TTC d’un billet ? Quels sont vos leviers pour les réduire ?

Malheureusement, en Afrique plus qu’ailleurs, nous avons transformé les compagnies aériennes en collecteur de taxes et de redevances. Sur certaines destinations, les taxes et redevances représentent jusqu’à 65% du prix du billet sur les tarifs intermédiaires.

Si les passagers les payaient séparément, ils se rendraient compte que les compagnies sont les seules à faire des efforts tarifaires. Pourtant, elles doivent également financer leurs outils industriels. Il n’y a pas de grandes différences de montant entre une flotte d’avions et un aéroport. Comment font-elles ? Les compagnies aériennes sont les seules à faire des efforts de productivité pour rendre les prix attractifs, et, in fine, elles sont vues à tort comme les bénéficiaires de ces hausses.

De plus, les institutions publiques nationales ou régionales publient chaque année de façon non coordonnée de nouveaux barèmes avec des hausses de redevances, sans véritable débat contradictoire dans l’industrie.

J’aimerais revenir sur votre tribune portant sur vos trois vœux pour le développement d’une aviation africaine. Êtes-vous confiant dans l’avenir du transport aérien africain ?

Si les décideurs politiques et économiques prennent conscience que sans transport aérien régional efficient, le développement du continent sera beaucoup plus long que prévu et qu’ils prennent les mesures adéquates, le transport aérien peut avoir trois belles décennies devant lui.

15% de la population de la planète ne vont pas durablement représenter 2,5% du trafic passagers mondial. Le potentiel est gigantesque. Encore faut-il les ressources en capital et en compétences. C’est sur ce point que les États doivent se concentrer, le secteur privé fera naturellement le reste. C’est le sens de mes deux premiers vœux : focaliser l’action publique sur la formation du transport aérien et le financement d’aéronefs. Le troisième vœu, c’est le plus difficilement atteignable, celui du pari de l’intelligence collective. En appelant à la constitution d’alliances panafricaines, j’ai lancé en direction de mes confrères du continent une vraie question.

Des premiers signaux se font jour, voyons si au cours de l’année, ils vont prendre de l’ampleur.

Afrijet a été récemment présentée comme un « challenger » laissant « entrevoir des perspectives encourageantes pour l’année 2022 ». Quels sont les perspectives d’Afrijet en 2022 ? Outre le lancement de l’application, y a-t-il des nouveautés auxquelles nous devons nous attendre ?

La digitalisation est l’un des piliers de notre croissance, le système bancaire est très en retard en matière d’équipement de cartes bancaires et de solutions de paiement en ligne. Pourtant, ce secteur annonce, même au cœur de la crise, des profits mirobolants. Quand comptent-ils investir sérieusement pour le développement du e-commerce ? Aujourd’hui, nous avançons avec une solution relativement performante pour le lancement de notre application. Elle a au moins le mérite d’exister. Afin de la promouvoir, nous allons lancer via ce nouveau canal, les « web fares », des prix que la clientèle ne trouvera nulle part ailleurs et qui seront systématiquement les meilleurs prix du marché.

Le transfert de la distribution vers ces canaux digitaux participe des efforts de productivité, qui nous permettent justement de baisser les prix.

Gabon Media Time

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