Lancé le 9 décembre 2019, pour une durée de 10 jours, le recensement physique du personnel de la Mairie de Libreville pourrait mettre en lumière un véritable scandale sur la gestion de la masse salariale au sein de cette administration. En effet, des premières conclusions de cet audit, ce sont près de 500 agents qui émargeraient mais qui miraculeusement n’ont pas daigné se faire recenser.
C’est au cours de la cérémonie de passation de charge entre Serge William Akassaga et le nouvel edil de Libreville Eugène Mba qui s’est déroulée en présence du gouverneur de la province de l’Estuaire, Marie Françoise Dikoumba que le premier cité a tenu à faire un bilan de la gestion de l’ancien maire Léandre Nzue, actuellement détenu à la prison centrale de Libreville pour des faits de détournement de fonds.
Une gestion qui aurait été marquée par l’explosion des effectifs au sein de l’administration municipale. En effet, ces dernières années, la mairie aurait enregistré une hausse considérable de ses effectifs qui sont passés selon certaines sources de 2252 à 3280. Ce qui a eu un impact « négatif » sur le fonctionnement de la mairie.
Au sortir de cette cérémonie, l’ancien maire intérimaire n’a d’ailleurs pas manqué de pointer du doigt ces effectifs « excessivement pléthoriques» qui «ne répondaient pas aux dispositions réglementaires ». Pour le cas du cabinet du maire, les dispositions du décret 401 et l’arrêté 28.1 imposent un effectif de 24 personnes. Or, en son temps, Léandre Nzue aurait nommé 284 personnes, soit 260 en plus de la limite autorisée. Ce qui avait amené son successeur intérimaire à suspendre temporairement les activités dudit cabinet trois mois plus tôt.Par ailleurs,
Serge William Akassaga est revenu sur les conclusions du recensement physique des agents municipaux qui a permis de déceler des incongruités au niveau des effectifs. « Ce recensement a révélé un gap de plus de 500 personnes qui émargeraient, mais qui ne se sont pas présentées », a-t-il indiqué. Un fait qui laisse croire que cette centaine de personnes aurait été recrutée en toute illégalité ou qu’il s’agirait d’agents fictifs.