Ce mardi 17 juillet 2018, le carrefour Charbonnages dans le 1er arrondissement de Libreville était en ébullition. Pour cause, une opération de la mairie de Libreville s’est terminée par une agression sur le 2ème maire adjoint de Libreville et par la suite a conduit à plusieurs arrestations de commerçants.
Le carrefour Charbonnages a été le théâtre hier en fin d’après midi, d’une situation quasi-insurrectionnelle. Les commerçants installés sur le trottoir ce sont soulevés contre les agents municipaux venus les déguerpir. L’un des agents municipaux aurait appelé le 2ème maire adjoint de la commune de Libreville, Christian Ngoua, venu précipitamment à leur rescousse.
«J’étais en pleine réunion, j’ai été averti par des agents qui m’ont fait entendre qu’ils se heurtaient à une résistance féroce de certains commerçants à la sauvette. Apparemment des sujets étrangers pour la plupart venus, de la gare routière, profiter de l’affluence du soir», a-t-il indiqué. Sur place, Christian Ngoua a lui-même été victime du même traitement. Pire, il a d’abord failli être séquestré, puis s’est vu par la suite menacé, conspué et copieusement injurié par les commerçants.
Malgré la présence dissuasive de la police, les commerçants n’ont pas arrêté d’étaler leurs marchandises le long du carrefour. Pendant que le maire demandaient à certains de quitter les lieux à tour de rôle remettaient leurs étales. Jouant ainsi ainsi au chat et à la souris avec le responsable municipal. «Ce n’est pas normal une fois que le maire passe, on enlève les étales, 5 minutes après on les retrouve au même endroit», a poursuivi Christian Ngoua exaspéré. L’une des commerçantes à qui il a intimé l’ordre de quitter le trottoir, l’a agressé jusqu’à déchirer sa chemise. Elle sera interpellée par la police, ainsi que 5 autres personnes.
La mairesse de Libreville Rose Christiane Ossouka Raponda, s’est elle-même rendu sur les lieux aux alentours de 19 heures. Elle a demandé à ses agents de continuer l’opération malgré l’ardeur des commerçants visiblement décidé à en découdre. Quelques minutes après le départ du premier magistrat de la ville, c’est un commerçant, étudiant gabonais à l’Université Omar Bongo (UOB) qui a dévoilé en plein axe routier devant les agents de sécurité, le maire et plus d’une centaine de personnes, sa nudité afin de protester à une arrestation pourtant pacifique.
Les commerçants du soir, estiment qu’ils ne vendent pas assez sur le site que leur a confié la mairie. De surcroît, avec la distance qui les sépare des transporteurs urbains cela paraît presque impossible d’envisager toute rentabilité. La mairie de son côté affirme avoir déployé des engins permettant de désengorger l’une des voie qui mène au marché afin de rapprocher les transporteurs urbains (clandos) du marché. Nous y reviendrons.