Quelques heures seulement après la décision du ministère de l’Intérieur d’interdire le rassemblement programmé ce mercredi 05 février 2020 par la confédération syndicale Dynamique unitaire (DU), cette dernière a par la voix de son président Jean Rémy Yama, dénoncé cette mesure qui selon l’orateur viole la loi sur les réunions publiques en République gabonaise et annoncé le maintien desdits rassemblements.
Cette sortie de DU intervient quelques heures seulement après que Lambert Noël Matha eut décidé d’interdire le rassemblement de ce mercredi 05 février 2020, justifiant cette mesure par le fait qu’elle s’éloignait de l’action syndicale et aurait pour dessein de troubler l’ordre public. Des assertions balayées d’un revers de la main par Dynamique unitaire qui a relevé que la procédure d’interdiction violerait allègrement la loi.
Par la voix de son président Jean Rémy Yama, DU a relevé que cette décision s’appuyait sur des justifications erronées. Il a indiqué que l’appel au rassemblement portait essentiellement sur les revendications de Dynamique unitaire et non sur la réforme du Code du travail qui fait l’objet d’un dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Dans la même lancée, Jean Rémy Yama a relevé que « la lettre reçue 6 heures avant la date de la manifestation est en violation des dispositions de l’article 10 de la loi 1/2017 du 3 août 2017 relatif aux réunions et manifestations publiques en République gabonaise qui dispose que si l’autorité qui a reçu la demande estime que la réunion projetée est de nature à troubler l’ordre public, elle interdit par une décision motivée qu’elle notifie immédiatement au signataire de la déclaration ».
Par contre poursuit le leader de Dynamique unitaire Jean Rémy Yama, « cette notification doit intervenir au plus tard 48 heures avant la date de la manifestation. Ayant reçu cette lettre 6 heures avant la date prévue cette interdiction est nulle et de nul effet », a-t-il martelé.
Contactée par Gabon Media Time, une source proche de la communication gouvernementale a indiqué que « la raison d’Etat amène à interdire sans avoir à se justifier. Car il est clairement établi que les revendications ou objectifs visés ne sont plus corporatistes. Ils sont dans un champ qui n’est plus syndical. Le Ministre, garant de l’ordre public, estime que la tenue de ces rassemblements est de nature à troubler l’ordre public. D’où l’interdiction », nous a-t-elle confié.
Toutefois, malgré cette mesure jugée « inique », Dynamique unitaire a annoncé par la voix de son président que lesdites manifestations prévues pour ce mercredi 5 février à Libreville, Akanda et Owendo « restent maintenues et appelle le peuple gabonais à une grande mobilisation ».