Dans les tiroirs depuis plusieurs années déjà, le projet «Esaka z’anero» qui figure dans un vaste programme de développement communautaire pourra enfin connaître des avancées considérables avec cet accompagnement d’un fils de la communauté. Un projet qui pourra davantage consolider l’identité culturelle Orungu.
Le 1 novembre dernier dans le département de Bendje à Port-Gentil, Jean Fidèle Otandault, a eu une séance de travail avec la Chefferie Orungu dont il est un digne fils. Objectif de cette rencontre, passer en revue les projets du plan d’actions 2017 de la chefferie. A l’issue de cette entrevue, ce membre influent de la chefferie a pris l’engagement d’appuyer la construction de cette bâtisse culturelle dédiée au patrimoine culturel de cette communauté. Mbongo Rafemo, celui qui incarne le secrétariat exécutif de la chefferie a salué ce geste de solidarité et de prise de conscience de l’enjeu de préserver l’identité culturelle des Orungu.
Pour Mbongo Rafemo, membre de l’exécutif de la chefferie ce projet «qui est celui de la construction d’un temple traditionnel, avec une dimension musée et bibliothèque» permettra à la communauté de se reconnaître à travers sa langue et sa culture. «Esaka z’anero» qui signifie en français, «un espace où se rencontrent, se concentrent tous les anciens vivants ou morts» devrait être ce phare qui éclairera les générations présentes et futures en quête de repères. A en croire les explications du membre de l’exécutif de la chefferie, la culture Orungu issue du groupe Tsogho-Miènè est faite de plusieurs croisements, notamment avec les pygmées. «Et la spécificité de notre communauté est donc ce métissage, cette ouverture à l’autre et donc d’une forte identité spirituelle».
Les 22.000 km qui constituent le département de Bendje représentent l’ancien territoire du royaume Orungu. Chez les Orungu, jadis, il ne s’agissait pas d’une chefferie ordinaire, non pas clanique, mais une chefferie royale composée des 30 clans qui constituaient la communauté Orungu à la tête de laquelle régnait unanimement un roi. Aujourd’hui, la chefferie incarne les valeurs de solidarité, de l’acceptation de l’autre et de partage au-delà du rang social. Ce projet dont les travaux seront lancés dans un avenir proche dans le village Apomendé. Après son appui à la réfection de plusieurs établissements de la capitale économique en vue de la rentrée académique en cours, par ce geste, l’actuel ministre d’Etat, en charge du Budget et des Comptes publics confirme sa volonté d’être à l’écoute des populations nécessiteuses.