En cette dizième année de disparition d’Edith Lucie Bongo Ondimba, la Fondation éponyme commémore la mémoire de cette illustre disparue, dont les réalisations sont en constante dégradation. Cette désuétude consécutive à l’absence de subvention de la part de l’Etat, est visible par l’abandon dont est victime cette école Horizons nouveaux, destinée à l’accueil des enfants présentant des déficiences psychomotrices.
Si cette semaine d’hommages à Edith Lucie Bongo Ondimba organisée par la fondation éponyme se déroule plutôt bien, il convient de s’interroger un temps soit peu sur ce que deviennent les actions matérialisées par cette dernière de son vivant. L’ancienne première dame avait mis en place des structures afin d’optimiser l’épanouissement des femmes et des enfants. Mais voilà, depuis sa disparition le 14 mars 2009 à Rabat au Maroc, son oeuvre tend à tomber en décrépitude.
Pourquoi l’Etat laisse-t-il mourir Horizons nouveaux ? Serait-on tenté de se questionner. Créée le 21 septembre 1996, la fondation Horizons nouveaux était destinée aux enfants en situation de handicap visuel, physique ou intellectuel. Elle abritait une école comprenant un cycle primaire et un secondaire allant jusqu’à la classe de 3ème. Jusqu’à sa fermeture, la structure vivait de la générosité de sa fondatrice et d’une subvention de l’Etat gabonais d’un montant annuel de 600 millions de Fcfa.
Mais depuis le décès de la première dame, le gouvernement semble avoir décidé de laisser mourir cette structure qui prenait pourtant en charge de nombreux jeunes compatriotes. « En 2016, nous avons reçu 40 millions. Avec cette somme, nous avons réglé les salaires du personnel. En 2017, nous n’avons rien reçu comme subvention. En 2018, nous avons reçu 25 millions qui ne nous ont pas permis de régler toutes les charges », a confié la vice-présidente de la fondation, Alice Lamou au quotidien L’Union.
Pis, elle a révélé que la structure croulait désormais sous une dette de 61 millions vis-à-vis de l’entreprise qui transportait les élèves, mais aussi que le personnel accumule des impayés de salaires de 35 mois. De quoi susciter des interrogations sur l’attitude du gouvernement qui, en privant cette cette structure de subvention, non seulement met en marge de la société de nombreux enfants en difficulté mais précarise aussi des familles entières.
Pour l’heure, la vice-présidente de la fondation dit garder l’espoir de voir cette structure reprendre ses activités. Malgré la fermeture, elle continue de contacter le personnel, convoquer des assemblées générales et solliciter des aides multiformes.