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Guy Nzouba Ndama: «l’argent qui sert au fonctionnement du PDG, c’est l’argent du contribuable»

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C’est aux termes d’une interview exclusive qu’il a accordée ce mercredi 21 juillet 2021, à l’hebdomadaire La Loupe, que Guy Nzouba Ndama, le président du parti « Les Démocrates » a fustigé l’attitude des responsables du Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir, qui consiste à puiser dans les caisses de l’Etat pour financer leurs activités politiques. Un constat que cet homme politique ancien hiérarque du PDG avait déjà dressé alors qu’il était président de l’Assemblée nationale, fonction qu’il a occupée pendant près de 20 ans. 

Abordant la question de l’organisation du Parti démocratique gabonais sur le terrain à deux ans de la prochaine élection présidentielle, Guy Nzouba Ndama a reconnu que cet adversaire politique du parti « Les Démocrates était dans « son droit ». Mais il n’a pas manqué de pointer du doigt le fait que les responsables politiques du PDG, ses élus locaux et nationaux, le peuple ne les voit que lors des joutes électorales où à l’approche de celles-ci. « C’est là où ils vont maintenant un peu partout distribuer ceci, cela, aider des familles. alors que depuis cinq ans, on n’a rien vu », a-t-il déploré. 

Si l’ancien président de l’Assemblée nationale a reconnu que l’opposition est « effectivement aphone », depuis l’avènement du coronavirus notamment, il a estimé que cette aphonie trouve son origine dans l’absence de subventions octroyées aux partis politiques.  « Pour travailler sur le terrain, les partis politiques doivent disposer de moyens. Seul le pouvoir dispose des caisses de l’Etat, le PDG dispose des caisses de l’Etat », a-t-il martelé. 

Il n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que le PDG ne vit pas des cotisations de ses membres. « Je sais qu’au PDG, on ne cotise pas ». « Quand j’étais à la tête de l’Assemblée nationale, en accord avec le secrétaire général du Parti démocratique gabonais, nous faisions des retenues à la source aux députés. Cette pratique ne m’avait pas valu que des félicitations, mais des invectives de la part de mes collègues députés qui estimaient que je ne devais pas le faire », a-t-il témoigné. 

Haut cadre du Parti démocratique qu’il a quitté avec armes et bagages avant la présidentielle d’août 2016, Guy Nzouba Ndama, dit encore avoir en mémoire les bonnes vieilles pratiques du parti au pouvoir. « Je ne sais pas qui cotise au PDG », a-t-il confié à nos confrères de La Loupe avant d’affirmer que « l’argent qui sert au fonctionnement du PDG, c’est l’argent du contribuable », c’est-à-dire les sommes d’argent tirées des impôts et taxes payés par les personnes physiques et morales au trésor public. 

Une réalité que déplore l’homme politique qui reconnaît que « les lois disent que l’État doit subventionner les partis politiques » mais les gouvernements successifs depuis près d’une décennie ne l’ont plus fait. A l’exception du PDG,  « les autres partis politiques doivent vivre des moyens de leur fondateur, des différents membres de leurs bureaux respectifs », a-t-il dénoncé. « C’est difficile de demander à nos militants, sachant que ceux qui militent dans les partis d’opposition sont souvent des retraités et des sans-emploi », a-t-il conclu. 

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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