Ce scandale dont Gabon Media Time s’est fait l’écho depuis plusieurs jours est loin d’avoir livré tous ses contours. Mise en cause dans l’affaire de la construction du Grand Marché de Libreville éclaboussant de nombreuses personnalités Gabonaises dont l’ancien édile de Libreville Jean François Ntoutoume Emane, l’entreprise adjudicataire de ce chantier, Webcor Group est, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, sortie du bois.
D’un coût de près de 27 milliards de Fcfa, le marché de construction de cette infrastructure avait été confié au groupe Webcor qui reconnaît dans son communiqué avoir « payé des montants très significatifs couvrant l’intégralité des travaux ». L’accord avait effectivement été conclu avec la Mairie de Libreville représentée par son premier magistrat Jean François Ntoutoume Emane et le représentant du groupe suisse, Philippe Beck.
Sauf qu’après le départ de l’édile de la capitale en 2014 et alors que la livraison définitive était fixée à décembre 2015, rien n’est jamais sorti de terre du côté de l’ancien site des Jardins de la Peyrie, laissant clairement croire à un énième « détournement ». Réagissant aux soupçons de corruption concernant l’attribution de ce marché, Webcor Group que l’opinion découvre à la suite de sa « victoire », le 21 juin 2018 devant la Cour d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale (CCI) de Paris qui a condamné le Gabon à lui verser 68 milliards de Fcfa pour rupture abusive du contrat de construction « fictive » du « Grand Marché de Libreville » dit avoir été « éjecté sans ménagement par l’Etat ».
Quid des supposées investissements réalisés par Webcor?
Dans son argumentaire, le Groupe suisse affirme avoir investi des « montants très significatifs couvrant l’intégralité des travaux ». Une bien curieuse position puisque sur les Jardins de la Peyrie il n’y a que de hautes herbes, sauf à supposer que les études préalables commises par Webcor s’élèvent effectivement à 27 milliards de Fcfa annoncés lors de la signature de la convention en novembre 2012 par Jean François Ntoutoume Emane et Philippe Beck.
En outre, l’opinion se questionne sur les raisons de l’octroie d’un bail emphytéotique de 50 ans sur les Jardins de la Peyrie dont la gestion aurait été confiée à la société GML SA, detenue par Webcor et dont la direction aurait été confiée à Anna attalah, qui curieusement était l’avocat de feu Guido Santullo. Il serait donc judicieux pour le groupe d’éclairer l’opinion sur le montant réel des investissements effectués sauf à laisser effectivement croire qu’elle aurait octroyé des rétrocommissions pour obtenir ce marché.
La responsabilité de certains responsables gabonais dans ce scandale politico-financier
De nombreuses personnalités politiques du pays semblent être au fait de cette affaire qui ne manquera pas de faire couler plusieurs d’entre eux. La signature de la convention avait notamment impliqué Jean François Ntoutoume Emane, premier magistrat de la ville de Libreville à l’époque, Magloire Ngambia, à la tête du super ministère de la Promotion des investissements, des Transports, des Travaux publics, de l’Habitat, du Tourisme et de l’Aménagement du territoire, maître Abel Mouloungui notaire, Philippe Beck représentant de Webcor, Anna Attalah représentant légal GML SA (société de droit gabonais du Groupe Webcor, NDLR), et Luc Oyoubi ministre de l’Economie.