La vague d’arrestations de hauts cadres des entreprises publiques et parapubliques enregistrées ces deux dernières semaines, qui a mis en lumière le détournement présumé de 85 milliards de FCFA par l’ancien Administrateur directeur général de la Gabon oil company Christian Patrichi Tanasa est loin d’avoir livré tous ses secrets. Pour l’analyste économique Mays Mouissi, plusieurs zones d’ombre entourent ce scandal politico-financier notamment sur la responsabilité du commissaires aux comptes en charge de certifier la sincérité des comptes dur groupe et du Conseil d’administration qui a pour mission de contrôler la stratégie conduite par le dirigeant dans ce que l’on nomme désormais le GabonOilGate.
Placé en détention préventive à la prison centrale de Gros Bouquet ce jeudi 28 novembre 2019 pour des faits de “détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux” le Conseiller politique du président de la République Ali Bongo Ondimba, Christian Patrichi Tanasa devra méditer sur son sort en attendant son jugement devant la Cour criminelle spéciale (CCS). Si ce chapitre semble clos, de nombreuse questions demeurent sur le modus operandi utilisé par ce dernier pour la distraction présumée d’une somme aussi colossale.
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Dans un entretien accordé à Gabon Media Time, l’analyste économique Mays Mouissi n’a pas manqué de se questionner sur le rôle joué par les commissaires aux comptes dont la mission était de s’assurer de « la conformité et de sincérité des comptes » de l’entreprise durant ces deux années. « Au cours des cinq derniers exercices, les comptes ont-ils été certifiés par des commissaires aux comptes agréés. Qui sont-ils ? Où sont leurs rapports? Quel est leur responsabilité? », s’est-il interrogé.
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Dans le même ordre d’idées, l’économiste Mays Mouissi a relevé qu’au cours de cette année, la Société nationale des hydrocarbures a annoncé « un résultat positif de 18,4 milliards FCFA dont n’a pas manqué de se satisfaire le Conseil d’administration dans un communiqué publié le 19 avril 2019 se portant ainsi caution des comptes de l’entreprise. Quid de la responsabilité du Conseil d’administration?». N’est-il pas important d’interroger également les administrateurs de l’entreprise sur ce scandal ? En effet, lors d’un conseil d’administration, les administrateurs se prononcent également sur les états financiers et le rapport du commissaire aux comptes ce qui suppose que le conseil aurait validé des comptes manifestement faux.
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Par ailleurs, l’opinion attend que la justice s’interroge également sur la responsabilité de toutes les personnes qui ont été désignées par l’État pour siéger au conseil d’administration de Gabon oil company. D’où la nécessité de pousser l’enquête conduite par la direction générale des recherches et les Directions des contre-ingérences et des services spéciaux pour éviter de plonger dans les travers d’une justice spectacle comme ce fut le cas lors de l’opération Mamba.