Dans une lettre adressée au Président de la République, un compatriote en l’occurrence Etienne Francky Meba Ondo, directeur de cabinet du président du parti Union et Solidarité (US) Jean de Dieu Moukagni iwangou, est sorti de sa réserve pour interpeller le Chef de l’Etat sur la teneur et le crédit accordés à la tournée conduite actuellement par Brice Laccruche Alihanga (BLA). Il demande notamment les preuves d’une autorisation signée du Chef de l’Etat donnant mandat à son directeur de cabinet d’effectuer à travers la présente configuration, ladite tournée.
D’emblée, dans sa missive, le membre du parti Union et Solidarité, pour interpeller le président de la République, s’inscrit dans une démarche légale en prenant appui sur les dispositions de la Loi Fondamentale, citant notamment les articles 21 et 8 du préambule de notre Constitution. Les présentes dispositions consacrent pour le 1er, le devoir donné à chaque citoyen et l’obligation de défendre sa Nation puis le rappel selon lequel Ali Bongo Ondimba est le Chef de l’Etat que par conséquent, il doit veiller au respect de la Constitution pour le second.
Dans le même élan, le directeur de cabinet du président du parti Union et Solidarité, pose le contexte et l’actualité objet de son interpellation à l’endroit du numéro 1 gabonais « depuis quelques semaines, monsieur le directeur de cabinet du président de la République sillonne les chefs-lieux de province en votre nom, avec les prérogatives et les honneurs d’un Chef d’Etat, puisque reçu par toutes les autorités, dont les gouverneurs, les maires, les ministres et les élus nationaux et locaux », a-t-il présenté.
Poursuivant son argumentation, Etienne Francky Meba Ondo explique que sa démarche s’inscrit dans la volonté d’obtenir la preuve du caractère légal de cette mobilisation autour de BLA tantôt en sa qualité de directeur de cabinet du président de la République tantôt en tant que directeur de cabinet du président du Parti démocratique gabonais (PDG). « Si d’aucuns versent dans toutes les interprétations, le citoyen que je suis veut rester attaché à la légalité », martèle-t-il. Ainsi posé, le membre du parti politique cher au célèbre « Bantu », s’interroge sur la configuration que prend cette tournée de Brice Laccruche Alihanga dont l’organisation, la logistique et l’accueil ressemblent à s’y méprendre, à celle souvent réservée à Ali Bongo Ondimba himself en sa qualité de Chef de l’Etat et distingué camarade président du PDG.
Sieur Meba Ondo soulignera ensuite que le remplacement du Chef de l’Etat pour des missions républicaines est strictement encadré, par la constitution d’abord au titre II du Pouvoir exécutif en son article 14 qui dispose que « Le Président de la République est assisté d’un Vice-président de la République » mais aussi par le Conseil supérieur de la défense nationale qui en son article 22 dispose que « Le Premier ministre, au cas échéant, supplée le Président de la République sur habilitation expresse et pour un ordre du jour déterminé ».
C’est au regard de cette existence patente des dispositions réglementaires visant à encadrer la subrogation du président de la République pour des missions bien définies qu’Etienne Francky Meba Ondo va supposer, mieux, présumer, que pareille mobilisation, organisation, comprenant les officiels présents pour accueillir Brice Laccruche Alihanga n’aurait pu être effective sans un accord par écrit du président de la République en personne.
La suite de son propos crédibilise en tous points de vue cette analyse « A ce titre, et parce que l’administration est écrite, j’ai la forte conviction que cette mission du Directeur de Cabinet est nécessairement adossée à un acte administratif dûment signé de votre main », énonce –t-il avant de demander, mieux d’exiger, que les services de la présidence de la République rendent public « ledit acte signé du président; lequel l’a instruit aux fins d’une tournée républicaine ».
Cette démarche serait pertinente dit-il « au nom de la transparence administrative », transparence qui le pousse fatalement à s’interroger sur la hiérarchie au sein du pouvoir exécutif : « Je suis donc en droit de me demander, à la lecture de la Constitution, si le Vice-président – voire le Premier ministre -, et le directeur de cabinet du président de la République sont interchangeables ? Identiques ? ».
Question pertinente à l’heure où plusieurs personnalités accusent le directeur de cabinet politique et civil d’Ali Bongo Ondimba de semer la confusion entre ses deux casquettes et s’arroger ses prérogatives soit au sommet de l’Etat ou encore à la tête du PDG . Et l’éclaircissement justement vaut son pesant d’or, dans une volonté de rassurer l’opinion, pour la nécessaire préservation de l’équilibre républicain et pour éviter enfin, que « le vice ne l’emporte sur la vertu ».