A La UneDerniers articlesSOCIETE

Gabon: un préavis de grève à la CDC pour des revendications personnelles

Ecouter l'article

S’achemine-t-on vers un débrayage au sein de la Caisse des dépôts et de consignation (CDC) ? C’est la question qui taraude les esprits après l’annonce du dépôt d’un préavis de grève ce jeudi 17 février 2022 par le Syndicat libre des travailleurs de cette institution financière pour dit-il dénoncer de nombreuses violations du Code du travail. Une démarche jugée curieuse par la Direction générale qui avait pourtant apporté des éclaircissements sur l’ensemble des points de revendication inscrits dans le cahier de charge de l’organisation syndicale. 

En effet, lors de sa déclaration de presse, le secrétaire général du SYLTRA-CDC Anse Parfait Ango a énoncé un chapelet de revendications sans manquer de dénoncer « le climat délétère » qui selon lui régnerait au sein de la CDC. Au nombre des griefs énumérés par le leader syndical,  « le non-respect du Code du travail en son article 54 alinéa 12 portant sur la suspension du contrat de travail pendant la durée d’un mandat électif ou l’exercice par le travailleur d’une fonction politique ou publique; le licenciement d’un délégué du personnel sans l’autorisation de l’inspection du travail ou encore le non paiement unilatéralement de la prime de performance après les évaluations de fin d’année ».

C’est donc fort de ces revendications qu’Anse Parfait Ango a annoncé le dépôt d’un préavis de grève de dix jours à compter de ce jeudi 17 février 2022. Une décision qui n’a pas manqué de susciter des réactions. La Direction générale contactée en vain par Gabon Media Time, c’est finalement son Conseil juridique qui a apporté des précisions sur le remous qui prévaut actuellement au sein de l’institution financière. Ce dernier a balayé d’un revers de la main l’ensemble des griefs faits à l’encontre de la Direction générale par certains de ses personnels syndiqués. 

En effet, ce dernier assure que la Direction générale s’est toujours montrée ouverte au dialogue et que le nœud gordien résiderait dans l’interprétation du Code du travail. Pour lui, chaque fois que les responsables de la CDC ont été saisis, une réponse exhaustive a toujours été fournie aux partenaires sociaux. Pour preuve, s’agissant de la  suspension du contrat de travail de deux cadres nommés en Conseil des ministres, l’un en tant que Conseiller d’un directeur général et l’autre en tant que responsable des ressources humaines, et le gel des postes afin de leur permettre de revenir à la CDC en temps voulu, la Direction générale s’est dite étonnée de cette demande en totale contradiction avec la politique d’égalité des chances prônée par les plus hautes autorités en tête desquelles le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba. 

A propos du non-paiement de la prime de performance, ni les statuts ni le règlement intérieur de la CDC n’ont, selon notre interlocuteur, prévu la périodicité et les conditions de paiement de cette prime au personnel. De quoi battre en brèche cette revendication qui, si elle est accordée, participerait à alourdir les charges de l’institution dont la situation financière  serait, aux dires du Conseil juridique parfaitement connue de tous les agents. 

Dans le même ordre d’idées, le Conseil juridique de la CDC a relevé, concernant le licenciement d’un délégué du personnel, que l’institution a toujours privilégié le respect de la loi en prenant le soin d’y associer l’inspection du travail. Pour preuve, la Direction générale avait entrepris de rencontrer le syndicat, mais cette démarche n’a jamais reçu une réponse favorable de leur part. « Il n’y a jamais eu de rupture de dialogue d’ailleurs, les documents faisant foi existent. Ces documents prouvent que chaque demande formulée par le bureau du SYLTRA-CDC a bel et bien reçu, une réponse », a-t-il confié.

Alors que ce vendredi 18 février, il était prévu que se poursuivent les séances de travail entre la Direction générale et les responsables du SYLTRA-CDC entamées depuis le mardi 15 février 2022 dernier pour aborder les points de discorde quant à l’interprétation de certains textes, la sortie de ces derniers est incompréhensible selon le Conseil juridique pour qui, l’ensemble des revendications du syndicat s’apparentent plus à des préoccupations personnelles de quelques membres du syndicat plutôt qu’à des revendications professionnelles et collectives. Nous y reviendrons. 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page