Après une « réquisition » sans ménagement du siège et des installations du groupe français Veolia il y a un peu plus d’un an, l’Etat gabonais a annoncé le 18 février dernier avoir signé un protocole d’accord avec la multinationale. Prévoyant la cession de 51% des parts de l’entité à l’État gabonais, cet accord demeure néanmoins couvert du sceau de la « confidentialité », comme l’a souligné le ministre de l’Eau et de l’Energie Tony Ondo Mba.
C’est au cours d’un entretien accordé au quotidien l’Union, que le nouveau ministre de l’Eau et de l’Énergie Tony Ondo Mba, a évoqué le rachat des parts de Veolia par l’Etat gabonais. En indiquant d’entrée que « les conditions de négociation sont couvertes du sceau de la confidentialité », le ministre a continué d’entretenir le mystère.
En effet, si l’annonce de cet « accord » vient entériner la « nationalisation » d’une entité qui jadis l’était déjà, elle laisse planer un parfum de suspicion. En indiquant que « le coût du rachat fait également partie des clauses de confidentialité de l’accord transactionnel », l’ancien directeur administratif et financier de la CNNII, élude une question qui pourtant taraude l’esprit de bon nombre de Gabonais.
Néanmoins, bien au–delà des considérations financières, cette opération permet à l’Etat d’acquérir une entité qu’il avait dû privatiser il y a un peu plus de 21 ans. De plus, le fait que « les parties ont renoncé de façon définitive et irrévocable, à toutes prétentions entre elles, et notamment à poursuivre la procédure pendante devant le Cirdi », permet d’envisager l’avenir sereinement.
Par ailleurs, si elle offre au gouvernement plusieurs options, cette acquisition de 51% des parts de la filiale gabonaise de Veolia, lui permettra également de recentrer ses activités. « un état des lieux précis et exhaustif de la situation de la SEEG » est donc nécessaire pour éviter « une nouvelle accumulation des plaintes des usagers concernant le service public de l’eau » comme ce fut le cas avec Veolia pendant 20 ans.