C’est la position tranchée faite par le psychologue Tessa Moundjiegout lors d’une interview accordée à l’hebdomadaire La Loupe. En effet, pour ce Maître assistant au département de psychologie de l’Université Omar Bongo, pour enrayer la propension au détournement dont souffriraient certains cadres de l’administration, il est nécessaire de mettre en place une cellule de crise d’accompagnement pour soigner ces derniers.
Pour ce spécialiste, l’origine de ce phénomène qui gangrène l’administration gabonaise tire son origine dans le mécanisme de nomination qui selon lui serait biaisé. Tessa Moundjiegout estime qu’au Gabon la nomination des cadres n’est pas liée à leurs compétences, mais plus à des carences et le sentiment d’être tributaire des lobbies à l’origine de leurs promotions.
« Lorsqu’une personne est en carence de quelque chose, elle développe plus tard des sentiments de revanche. Cette personne, durant son processus d’attente ne tient qu’un seul discours : le jour où j’en aurai, je pense bien qu’ils entendront parler de moi »., a souligné le psychologue. Dans le même ordre d’idées, cette propension au vol serait tributaire d’une « redevance psychologique » qui impliquerait la mise en place d’« une forme de rétrocommission ».
Pour étayer son argumentaire, il a pris pour exemple l’incarcération de plusieurs hauts cadres de l’administration notamment l’ancien directeur de cabinet du président de la République. Pour comprendre la démarche de ces derniers, le psychologue a donc « suggéré que ces personnes habitées par les démons de la kleptomanie soient accompagnées d’abord sur le plan psychologique, pour essayer d’évaluer les motivations qui les amènent à détourner autant d’argent à des fins personnelles ».