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Gabon: seulement 3,7 milliards de FCFA générés par les exportations de produits manufacturés en 2020

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En dépit des nombreuses annonces de l’exécutif concernant le développement de la filière bois avec notamment le processus de transformation locale, les résultats enregistrés en matière d’industrialisation demeurent pour l’heure mitigés. Il faut dire qu’avec seulement 3,7 milliards de FCFA d’exportations de produits manufacturés contre 358 milliards de FCFA de bois débités, le processus d’industrialisation peine à se concrétiser.

En interdisant l’exportation de grumes au Gabon dès son arrivée en 2009, le président de la République Ali Bongo Ondimba projetait une industrialisation tous azimuts de la filière bois. Censé porter l’élan de diversification économique afin de sortir le pays du joug de la rente pétrolière, cette industrialisation remise au goût du jour à travers le PAT, qui entend « améliorer la productivité, diversifier la filière bois et élargir les débouchés », peine à consolider ses acquis.

En effet, comme le souligne la dernière note de conjoncture sectorielle, le secteur forestier reste encore fortement tributaire de son activité première à savoir : l’exploitation brute. Pour preuve, bien qu’en baisse de près de 3%, la production de grumes s’est établie à près de 2 millions de m3, quand les ventes aux industries locales ont représenté moins de la moitié de ce total. Résultat, les industries de transformation du bois ont connu globalement un fléchissement de leurs activités de 2,1% en 2020.

Si en dépit de ce contexte, les unités de déroulage se sont bien comportées avec des ventes locales en hausse de 58,2% à 28202 m3 pour une production de 448025 m3 en ce qui concerne notamment la fabrication de placages, ces chiffres demeurent néanmoins insuffisants. Quand on sait que les bois débités ont été exportés à hauteur de 358 milliards de FCFA en 2020 contre seulement 3,7 milliards de FCFA en produits manufacturés, difficile d’y voir une quelconque industrialisation.

Or, au regard de la volonté d’accélérer le processus d’industrialisation de cette filière bois qui dispose, on le rappelle, de plus de 15 millions d’hectares de forêts avec une soixantaine d’essences à la qualité reconnue, on aurait pu imaginer le pays plus de 10 ans après l’annonce du chef de l’Etat, exporter bien plus de produits manufacturés. Une situation qui aurait créé bien plus de valeur ajoutée, d’emplois décents, et surtout permis de diversifier une économie toujours aussi atone.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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