L’organisation non gouvernementale (ONG) axée sur la défense et la préservation des droits des citoyens du monde Amnesty International a consacré la une de son site à la situation de l’opposant gabonais Bertrand Zibi Abeghe incarcéré depuis 2016. Dans sa publication, “Gabon: un opposant torturé en prison craint pour sa vie” mise en ligne ce mercredi 20 Mars 2019 à 10 heures, elle rappelle les conditions de détention et la détérioration constante de sa santé après les tortures dont il est victime depuis son arrestation arbitraire le 31 Août 2016.
Au moment où la classe politique gabonaise se déchire sur la déclaration ou non de la vacance de pouvoir, l’ONG Amnesty International s’est penchée, à travers la une de son site web, sur l’arrestation et les conditions de détention de l’opposant gabonais Bertrand Zibi Abeghe. Pour rappel, ce membre de la coalition pour la nouvelle république (Cnr), avait été arrêté le 31 Août 2016 durant les manifestations pacifiques contre les résultats « douteux » de l’élection présidentielle selon le rapport de l’Union européenne.
L’organisation a donc décrié les conditions de détention de ce prisonnier d’opinion. « L’arrestation et la détention de Bertrand Zibi Abeghe dans les conditions inhumaines depuis plus de 2 ans et demi, dans une cellule en béton, sans lumière, et dont l’exiguïté force les occupants à dormir à tour de rôle, montrent clairement la volonté des autorités gabonaises de museler l’opposition », a déclaré Tity Agbahey, chargée de campagne pour l’Afrique centrale à Amnesty International.
Par la suite, ladite organisation pour les droits humains a attiré l’attention de l’opinion publique sur le fait que e délai de détention provisoire est échu depuis « inculpé pour délits de manoeuvres de nature à provoquer les troubles contre l’autorité de l’Etat, incitation aux violences et voies de fait ainsi que de non– assistance à personne en danger. Mais étrangement aucune date n’a été fixée pour un éventuel procès et les demandes de liberté formulées par ses avocats ont plusieurs fois été rejetées» a-t-elle poursuivi
Par ailleurs, elle s’inquiète de la grave détérioration de l’état de santé de celui qui avait osé démissionner du parti au pouvoir devant les populations de son village à Minvoul au nez et à la barbe d’Ali Bongo. « Longtemps torturé durant sa détention au B2, il souffre de graves séquelles physiques et psychologiques. Les autorités gabonaises doivent mettre fin à cette détention arbitraire et ouvrir une enquête sur les faits de torture subie par cet opposant en prison », a-t-elle conclu.