Le conseil des ministres de ce mercredi 22 juillet 2020 a rendu publiques, au terme de la prestation de serment du gouvernement Ossouka Raponda, les nouvelles nominations dans la haute administration. De ces nominations, une curiosité naît, celle du retour au Palais du bord de mer de Safi Wivine Moubelet Boubeya, en tant que conseiller spécial du président de la République quelques jours après le retour de son époux Pacôme Moubelet Boubeya au gouvernement. Entre favoritisme et copinage, le principe de l’égalité des chances, cher au président de la République s’en voit par cette attitude effrontément écorche.
On retrouve là les pratiques et les assuétudes de Pacôme Moubelet Boubeya, personnage sulfureux du dernier magistère d’Ali Bongo Ondimba et grand artisan de la répression survenue sur l’ensemble du territoire à la suite de la proclamation de l’élection présidentielle du 27 août 2016 en sa qualité de tout puissant ministre de l’Intérieur.
Membre fondateur du Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (Mogabo), Pacôme Moubelet Boubeya, un des hommes providentiels de l’actuel président de la République dans les dernières années de son premier mandat a effectué son retour dans l’équipe gouvernementale en qualité de Ministre des Affaires étrangères. Un retour qui visiblement s’est effectué sous certaines conditions.
Le conseil des ministres a entériné hier la promotion de Safi Wivine Moubelet Boubeya qui n’est tout autre que l’épouse de l’ancien ministre de l’intérieur auteur de la phrase tristement célèbre « Tant que je serai ministre de l’Intérieur aucun opposant ne remportera une élection présidentielle ». Un retour qui soulève plusieurs curiosités au regard du timing entre le retour de Pacôme Moubelet Boubeya et la nomination de sa femme comme conseiller spécial du Chef de l’Etat.
Tout se passe comme si Pacôme Moubelet-Boubeya avait exigé pour son retour, la nomination de son épouse. Celle qui avait été évincée de la présidence de la République tout comme son mari du gouvernement au plus fort de la toute puissance de Brice Laccruche Alihanga, effectue également son come-back quelques jours seulement après que son conjoint eu hérité du portefeuille des Affaires étrangères.
Une simultanéité à la lisière du népotisme et du favoritisme du reste condamnés par des dispositions du Code de la déontologie de la Fonction publique en son article 60 de la section 3 de l’intégrité et de la Probité morale. « L’agent public doit s’abstenir de tous comportements contraires à l’éthique et à la moralité notamment ceux constitutifs de favoritisme (…) ».
Résolument, Pacôme Moubelet Boubeya n’en a cure et avec ça, le principe de l’Égalité des chances prôné par le Chef de l’Etat et renforcé en cela par l’article 34 alinéa 1 du même code qui précise que « les recrutements, nominations et promotions des agents publics doivent obéir à des critères liés à leur compétence et leur aptitude professionnelle (…) assurant l’égalité des chances entre citoyens ».