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Gabon: RSF dénonce «une remise en cause inédite de la dépénalisation des délits de presse»

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L’adoption lors de la  séance plénière du jeudi 25 novembre dernier de  l’ordonnance modifiant et complétant la loi organique sur la Cour constitutionnelle qui consacre en l’article 13a le retour de la pénalisation du délit de presse en République gabonaise, a suscité un véritable tollé au sein de l’opinion nationale et internationale. La dernière en date est celle de l’organisation Reporter sans frontière (RSF) qui s’est indignée face à ce qui constitue un recul dans le domaine de la liberté de la presse. 

C’est l’incompréhension qui règne actuellement dans le secteur de la communication après l’adoption par la haute cour de cette ordonnance qui rentre en totale contradiction avec les dispositions de l’ordonnance n° 00000012/PR/2018 du 23 février 2018 modifiant et complétant certaines dispositions de la n°19/2016 du 9 août 2016 portant Code de la communication en République gabonaise. 

En effet, si l’article 199 bis dudit texte prévoit qu’« il est exclu toute sanction privative de liberté en cas de manquements aux dispositions de la présente ordonnance et règlements en vigueur, notamment les infractions commises par voie de presse », les membres de la cour constitutionnelle ont décidé de saborder les efforts des pouvoirs publics de garantir la liberté de presse. Ainsi, l’article 13 partie A de ladite loi organique qui vient repénaliser les délits de presse et mettre une épée de Damoclès sur les professionnels des médias est fortement décrié. 

Une décision qui n’a d’ailleurs pas manqué d’inquiéter les défenseurs de la liberté de la presse à l’instar de Reporter sans frontière qui estime que l’adoption de cette disposition constitue un véritable recul de l’état de droit au Gabon. « Désormais, les journalistes critiquant la Cour constitutionnelle pourront faire l’objet de poursuites judiciaires et de peines de prison. Si cette décision n’est pas annulée, elle constituera une remise en cause inédite de la dépénalisation des délits de presse », s’est indigné via un tweet RSF.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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