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Gabon: rentrer chez soi, le calvaire quotidien des populations du Grand-Libreville

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C’est assurément l’une des conséquences les plus palpables du retour du couvre-feu a 18 heures. En effet, depuis le samedi 13 février dernier, date de l’entrée en vigueur de cette mesure de lutte contre le covid-19, les Akandais, Owendois, Ntoumois et Librevillois connaissent des embouteillages interminables à l’approche de l’heure du couvre-feu. Dès 14 heures, l’accessibilité à cette partie du Grand Libreville est quasi impossible.

Si le phénomène n’est pas nouveau, cette fois, la donne prend une proportion inquiétante. La pression commence dès 14 heures, quand les plus prudents essaient de regagner leurs domiciles avant l’affluence et les gros embouteillages. Le souci avec cette façon de faire vient du fait que comme tout le monde veut anticiper en rentrant plus tôt, ils sont surpris de constater la marée humaine aux principales artères de personnes qui attendent un moyen de transport pour rentrer.

Parmi les personnes souffrant le plus de cette situation, les habitants des communes périphériques, notamment ceux d’Akanda qui sont les principaux concernés. Entre prix exorbitants et rareté des taxis, affluence des personnes sur les grands carrefours, a défaut d’avoir des véhicules, les populations s’en remettent à la chance ou aux particuliers qui en contrepartie d’une certaine somme, acceptent de les transporter. 

Interrogée sur le sujet, plusieurs habitants des quartiers nord de Libreville fustigent la décision du gouvernement de ramener à 18 heures le couvre-feu. « À partir de 16 heures pour avoir un taxi c’est le parcours du combattant, si le but du couvre-feu était de limiter les rassemblements, c’est raté on est tous serrés chacun veut rentrer chez soi », a confié dépité une habitante d’Okala. Ceci dans un contexte où certains chauffeurs de taxi, qui n’en sont pas les propriétaires, arrêtent de travailler une heure au moins avant le début du couvre-feu.

Alors que le virus bat son plein et que l’heure est désormais à la limitation au maximum des attroupements avec la découverte récemment d’un cas de variant britannique sur le sol gabonais, le gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda gagnerait à revoir cette mesure qui a d’ailleurs conduit à une levée de boucliers des populations qui se traduit par une pétition et du concert des casseroles tous les soirs à 20 heures jusqu’au 24 février prochain.

Andy Marvine Nze

Fils de Lambaréné, passionné d'écriture et féru des réseaux sociaux, qui a à cœur d'informer sur l'actualité gabonaise et internationale. Avant j'étais chef de classe, maintenant je suis titulaire d'un Master en Sciences Politiques et relations internationales

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