Il n’est un secret pour personne que le respect des équilibres socio-ethniques a très souvent prévalu dans les nominations au sein de la haute administration. Un équilibre qui semble avoir été biaisé lors d’une récente nomination au sein du secteur des hydrocarbures, où la province du Haut-Ogooué semble s’être accaparé des postes les plus juteux de cette administration. Loin de remettre en cause, les compétences des personnalités choisies à ces différentes fonctions, elle met tout de même en relief la propension de l’exécutif à effectuer des choix qui peuvent mettre à mal la cohésion nationale.
Les Altogovéens ont tout pris ! titrait en Une le n°190 de l’hebdomadaire Moutouki du 19 décembre 2019. Une affirmation qui partirait du constat sans équivoque de l’accaparement de plusieurs postes stratégiques au sein de l’administration du pétrole et de la Société nationale des hydrocarbures aussi appelée Gabon Oil Company. En effet, si pour certains, ces nominations obéissent à la volonté de l’exécutif de se doter de personnalités bénéficiant d’une compétence certaine dans ce secteur stratégique, le journal estime qu’une telle situation qui serait le fait du Coordonnateur des Affaires présidentielles Noureddine Bongo Valentin ne respecte pas les équilibres socio-ethniques qui ont eu pour mérite de magnifier en quelque sorte la cohésion nationale durant des décennies.
Ainsi, les récentes nominations au sein de la haute administration ont vu l’arrivée entre autres de Vincent de Paul Massasa à la tête du ministère du Pétrole, du Gaz, des Hydrocarbures et des Mines, quand trône au secrétariat général dudit département une certaine Liliane Ngari. « Pour cimenter l’Etat-Nation, pourquoi ne pas nommer à ces postes des fonctionnaires d’une autre province ? », S’interrogeait Moutouki. Mais cette prise d’assaut du secteur hydrocarbure ne s’arrête pas en si bon chemin, puisque du côté de la GOC c’est François Ntombo Tsibah qui a été nommé Administrateur directeur général quand la présidence du Conseil d’administration est assurée par Maurice Dikongo.
Un bien triste constat qui de manière claire met à mal l’égalité des chances prônée à cor et à cri par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba durant ses deux septenats. Une situation encore plus intolérable, l’opinion soupçonnant l’intervention de certaines personnalités nouvellement promues à la présidence de la République. En effet, dans sa parution du lundi 16 décembre L’Aube n° 263 soupçonne la cheffe de cabinet du président de la République Nina Patricia Tsounghat et le directeur de cabinet du coordonnateur général des Affaires présidentielles, Ian Gyslain Ngoulou d’avoir été à la manoeuvre dans la nomination du ministre du Pétrole actuel et de plusieurs autres qui au demeurant seraient les membres d’une seule et même famille. L’Aube cite nommément Vincent de Paul Massassa; Lambert Noël Matha comme ministre de l’Intérieur; Maurice Dikongo PCA de la GOC; Jean Sylvain Mandza directeur général des Mines et Géologie); Danny de Klerk directeur général de de la Société du Patrimoine); Alex Djipala conseiller du Président de la République); Vanessa Sandoungout chef de bureau Douanes Aéroport ou encore Sandra Flore Mambari Pinze directrice de l’ANBG qui seraient tous apparentés puisque de d’ethnie wumbu-ndassa, originaires de Mvengue et ses environs dans le Haut-Ogooué. De quoi donner le tournis à l’opinion nationale.