Alors que la dernière note conjoncturelle élaborée par la Direction générale de l’Economie et de la Politique fiscale (DGEPF) souligne « une nouvelle embellie au niveau du secteur primaire » au terme du premier trimestre, force est de constater que les populations ont du mal à en ressentir les effets. Ainsi, entre tendance à la hausse du taux d’inflation, baisse des dépenses d’investissements et hausse de la dette publique, on se pose des questions sur les principes de redistribution chères au gouvernement.
Comme le souligne la dernière note de conjoncture, « sur le plan interne, l’activité économique nationale a poursuivi son expansion, au regard des tendances observées au niveau des trois secteurs ». Ainsi, entre hausse de 11,4% de la production pétrolière, de 15,5% de la production de manganèse et de 62,6% de la production de régimes de palme, l’activité économique gabonaise semble de nouveau sur les bons rails.
Néanmoins, plusieurs questions demeurent quant à la redistribution de ces rentes. En effet, le même rapport qui met en évidence « les bons résultats de la production de pétrole brut, de l’exploitation de manganèse et forestière, et de l’huile de palme », souligne dans le même temps une hausse de l’indice des prix harmonisés des ménages d’Owendo, Akanda et Libreville, preuve que les populations ont bien du mal à ressentir les effets de cette embellie.
Entre accentuation des pressions fiscales et nette augmentation des prix à la consommation, les populations paient et paieront encore un lourd tribu dans les années à venir, au regard de l’explosion de la dette publique en rapport avec la hausse de 73,2% de la dette extérieure. Dans le même temps la masse salariale et les dépenses de fonctionnement de l’État n’ont que très légèrement baissé, représentant près de 405 milliards de Fcfa au premier trimestre 2019.
Asphyxié à l’image des retraités qui multiplient les sit-in devant la CNSS, la population gabonaise doit composer avec un pouvoir d’achat en nette régression, alors même que la masse monétaire a augmenté de 14,8% à 2297,7 milliards de FCFA consécutivement à l’appréciation des avoirs extérieurs nets (+47,1%) et du crédit intérieur net (+9,8%). La question reste donc entière, où va l’argent ?