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Gabon: policiers et militaires sans protection aux Check-points, à la merci de la Covid-19

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Depuis l’avènement de SARS-CoV-2 communément appelé Covid-19 ou Coronavirus au Gabon, avec la détection du cas 0, le 12 mars 2020, le gouvernement a mis en place des stratégies pour contenir la propagation de cette pandémie. Une riposte à la fois sanitaire avec la réquisition de structures hospitalières, hôtelières  et autres, et sécuritaire avec le déploiement des forces de sécurité et de défense sur les grandes artères de Libreville et dans les grandes villes du pays. Près d’un an après, policiers et militaires sont sans protection, à la merci de la Covid-19 à la grande inquiétude des populations. 

Alors que leurs supérieurs hiérarchiques du ministère de l’Intérieur Lambert Noël Matha et de la Défense nationale Michael Moussa Adamo organisent avec les commandements en chef des services de sécurité et de défense le déploiement des agents sur le Grand Libreville et à l’intérieur du pays depuis le Poste de contrôle mixte du Gros Bouquet, sur le terrain, policiers, gendarmes et militaires effectuent des contrôles sans équipement de protection. Il suffit de parcourir la voie express, en passant par le carrefour Setrag à Owendo, au rond-point de l’aéroport, pour ne citer que ces lieux-là, pour s’en rendre compte.

De jour comme de nuit, les agents qui exercent le contrôle du port du masque et du respect des mesures gouvernementales par les usagers de la voie publique sont, eux-mêmes pour la plupart des cas, en porte à faux avec  la règle. Au carrefour SNI à Owendo, à Petro Gabon, à Sogatol, à Plein-Ciel, à Nzeng-Ayong, aux Charbonnages, à l’entrée du Camp de Gaulle, au PK 5, et sur l’axe PK6-PK12, policiers, gendarmes et militaires n’avaient en dehors de leurs masques, qu’ils portent souvent sous le menton, aucun gels hydroalcooliques ni de gants. Alors qu’ils manipulent à longueur de journée, les documents afférant à la circulation des automobilistes, ces agents des forces de sécurité et de défense ne participent-ils pas à la propagation du virus ?

Un comportement attentatoire aux règles d’hygiène et de sécurité édictées par le gouvernement et soutenues publiquement pat Lambert Noël Matha, ministre d’Etat en charge de l’Intérieur, lors de la conférence gouvernementale du 23 janvier dernier. Comportements qui selon le membre du gouvernement constituent une mise en danger passible de peines pécuniaires et privatives de liberté. Quelle pertinence le gouvernement donne-t-il à ces mesures lorsque ceux qui sont censés les faire appliquer les violent allègrement au vu et au su de tout le monde? Ces comportements ne participent-ils pas à donner raison à ceux qui depuis le début de l’épidémie persistent et signent « qu’il n’y pas le Coronavirus au Gabon. Que le gouvernement avec la complicité des médias manipule les chiffres pour s’octroyer des faveurs financières de la part des bailleurs de fonds internationaux ». 

Si au regard de la recrudescence du nombre de cas actifs de Covid-19 ces derniers mois, le gouvernement a pris des mesures coercitives pour amener les populations à s’approprier de façon rigoureuse les mesures barrières, tels que le port du masque dans les lieux et espaces publics, se laver fréquemment les mains avec de l’eau et du savon ou un gel hydro alcoolique, la distanciation physique (au moins 1 mètre), les forces de défense et de sécurité, tous corps confondus, ne respectent aucune de ces trois mesures dans l’absolu et sont donc à la merci de la Covid-19. La violation par ces derniers de ces recommandations gouvernementales participe à la circulation du virus et donc sape les efforts des autres services déployés dans le cadre de la riposte nationale.

Harold Leckat

Juriste contentieux, Fondateur et Directeur de publication "La chute n'est pas un échec. L'échec est de rester là où l'on est tombé ", Socrates

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