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Gabon: les pompes hydrauliques villageoises toujours attendues

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« L’accès à une eau potable pour tous, aussi bien en milieu urbain qu’en zone rurale, est une question vitale pour laquelle mon Gouvernement continuera à œuvrer pour chercher des solutions durables ». Tels étaient les propos du chef du gouvernement lors de son discours inaugural de politique générale. Néanmoins, à l’épreuve des faits et notamment ceux révélés par le rapport rédigé par Mays Mouissi et Harold Leckat, force est de constater que le projet de réalisation de pompes hydrauliques villageoises, qui devait soutenir ce constat à moyen terme, se fait toujours attendre. 

Dans un article paru dans le Parisien il y a quelque temps, Andrew Steer, PDG de la World Resources Institute (WRI), indiquait que « la pénurie en eau est la plus grande crise, dont personne ne parle. Ses conséquences prennent la forme d’insécurité alimentaire, de conflit, de migration, et d’instabilité financière ». Il faut dire que l’eau c’est la « vie« . Et au Gabon, en dépit de belles promesses à l’image de celles faites par notre Premier ministre Rose Christiane Ossouka concernant le déploiement de pompes hydrauliques dans l’arrière pays, cette « vie » reste une denrée rare. 

En effet, alors qu’elle reconnaissait elle même lors de son discours de politique général, la nécessité sinon l’urgence d’investir dans cette « solution de fortune » à défaut d’investir dans des projets énergétiques structurants, la première femme cheffe d’un gouvernement au Gabon, n’a jusque-là pas mis le pied à l’étriller concernant ce projet. Pis, celui-ci semble tomber en désuétude aux yeux de celle qui indiquait pourtant qu’il allait aider à résoudre autant que faire se peut, « la problématique du stress hydrique en milieu urbain et d’accès à l’eau potable en zone rurale ».

Au point mort depuis 2017 et le gouvernement du défunt Issoze Ngondet, ce projet, qui consistait à réaliser 925 pompes d’hydrauliques villageoises dont le coût avoisinait les 2,3 milliards de FCFA soit bien moins que les dépenses en véhicules administratifs pour la période 2016-2017, n’a donc pas connu meilleure fortune sous Ossouka Raponda. Elle qui en avait pourtant fait l’un de ses principaux chevaux de bataille. 

Continuant de vivre entre stress hydrique et maladies liées à la mauvaise qualité de l’eau, les populations qui pour la plupart, croyaient en cette Femme Premier Ministre, semblent donc plus que jamais livrées à elles-mêmes. Une situation difficile à accepter pour un pays, qui en plus d’être le huitième producteur de pétrole africain, dispose de ressources qui lui permettent d’injecter pas moins de 15 milliards de FCFA par an dans des primes et traitements en tous genres pour « certains agents de l’Etat« .

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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