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Gabon: les enfants de Tanasa, Ndoundangoye, Ondo Mba et Nzoundou Bignoumba menacés de mort?

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Rendue publique par l’entremise de ses avocats, la lettre adressée à la nation gabonaise de l’ancien Administrateur directeur général de Gabon Oil Company (GOC) relate les traitements inhumains qui leur ont été infligés durant les 2 premières années d’incarcération. Selon Patrichi Tanasa, après avoir été torturé et déshabillé, certains agents auraient menacé de « tuer » ses enfants ainsi que ceux de 3 de ses « co-détenus ».

Condamné à la peine de 12 ans de réclusion criminelle après avoir été reconnu coupable de détournement de fonds, la foi en une justice libre et équitable reste inébranlable. Pour preuve, ses avocats n’ont pas tardé à se pourvoir en cassation afin de « rétablir la vérité autour de cette affaire instrumentalisée », avait souligné Me Anges Kévin Nzigou, un de ses conseils en marge du prononcé du verdict par la Cour criminelle spécialisée.

Pour sa part, l’ancien ADG de la GOC est résolu à mettre à nu les travers des ceux qui, par excès de zèle, se seraient allègrement prêtés à des actes de barbarie pour tenter de tirer de faux témoignages. D’ailleurs, dans sa récente lettre, Patrichi Tanasa relate les exactions et tortures subies alors qu’il était en détention préventive à la Prison centrale de Libreville. « Au cours des deux années passées, j’ai été gardé à vue dans des conditions dégradantes », dénonce-t-il.

Par ailleurs, il révèle « incarcéré et mis à l’isolement dans les pires cellules disciplinaires ; et pour couronner le tout, j’ai été violemment agressé et torturé à l’intérieur même de ma cellule, par des lâches cagoulés qui disaient qu’il valait mieux négocier avec l’Etat. Après m’avoir ligoté, pris tout nu en photos et menacé de tuer mes enfants et violer ma compagne ». Un traitement inhumain qui aurait également été infligé à d’autres détenus.

À ce propos, Patrichi Tanasa donne le gage de confiance de son témoignage en citant nommément les personnes abusées dans les geôles de Gros-bouquet et sur qui reposerait une épée Damoclès. « Tout ce que je viens de vous exprimer est objectif et facilement vérifiable. Et ce d’autant plus que trois autres de mes co-détenus ont subi le même sort notamment Justin Ndoundangoye Tony Ondo Mba et Herman Nzoundou », a-t-il conclu.

 
Reste donc à la justice gabonaise d’entendre à ces individus en cas de doute sur ces allégations fortes qui, si elles sont avérées, jetteraient l’opprobre sur l’administration carcérale. Plus grave, ces actes déshumanisants porteraient d’emblée atteinte aux textes à valeur universelle qui fondent le droit international relatif aux droits de l’Homme. En l’occurrence la Déclaration universelle des droits de l’Homme comprennant le droit de ne pas être soumis à la torture et le droit à la liberté d’expression.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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