Dans un récent rapport sur l’impact socio-économique de la Covid-19 au Gabon, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a dressé un bilan aussi bien qualitatif que quantitatif de la gestion des finances publiques et les perspectives. Si l’instance onusienne a salué les « mesures d’atténuation qui ont permis d’amoindrir les effets négatifs de la Covid-19 », elle n’a dans le même temps, pas manqué de souligner « la fragilité de la gestion macroéconomique, le manque d’efficacité des investissements et un système de gouvernance peu performant ».
Malgré les moyens colossaux à la disposition de l’exécutif au cours de la dernière décennie et injectés dans divers projets et stratégies, le Gabon n’a jusque–là pas été en mesure d’assurer la survie et la viabilité de son système socio-économique. Ainsi, comme le révèle un récent rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) sur l’impact socio-économique de la Covid-19, le pays est aujourd’hui en proie à des difficultés issues de « la fragilité de la gestion macroéconomique et du manque d’efficacité de ses investissements publics ».
En effet, si la pandémie de la Covid-19 a « frappé le Gabon au moment où le pays avait réussi à restaurer en fin 2019 son cadre macro-économique », elle a surtout révélé un certain nombre de difficultés étroitements liées à « la mauvaise gestion des finances publiques et l’accumulation d’arriérés de dette extérieure dans le passé et les retards fréquents dans la sécurisation des financements multilatéraux prévus » comme le soulignait déjà l’agence de notation américaine Fitch Ratings en avril dernier.
En conséquence, malgré les nombreuses mesures engagées par les autorités en faveur des ménages pour atténuer les impacts socio-économiques négatifs de la Covid-19, le Gabon est aujourd’hui victime de ses propres turpitudes et de ses choix peu orthodoxes. Pour preuve, comme le révèle le rapport du PNUD sur la période circonscrite 2015-2017, ce sont à peine 11% des investissements budgétisés qui ont été consacrés en moyenne aux secteurs prioritaires (santé, éducation et emploi), 8% à l’eau et à l’assainissement, et à peine 0,5% au secteur du logement. Autant de priorités pouvant faciliter le processus de diversification économique.
Loin des priorités annoncées par les gouvernements successifs, le Gabon paie donc aujourd’hui le lourd tribut d’un système de gouvernance peu performant et peu productif ponctué notamment par les échecs successifs du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), et du Plan de relance de l’économie (PRE) 2017-2019. Loin de la Covid-19 et de son impact, l’économie gabonaise bien qu’impactée par la baisse des prix des matières premières, paie donc surtout le manque de rigueur dans l’exécution des dépenses publiques.