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Gabon: la taxe sur les ordures ménagères, poudre de perlimpimpin du gouvernement

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Instituée en janvier 2019 et entrée en application le 1er juillet de la même année avec pour objectif d’aider l’État à garantir la salubrité des villes, la taxe sur les ordures ménagères ou contribution à la collecte d’ordures ménagères, n’aura finalement été qu’un (très) grand jet de poudre de perlimpimpin. Redevable pour toute personne physique ou morale disposant d’un contrat d’abonnement d’électricité, avec un taux fixé à 7%, celle-ci n’a jusque-là pas eu l’impact escompté au regard de l’état insalubre de nos villes.

Caniveaux bouchés, bassins versants encombrés, rues et ruelles jonchées d’ordures. Que ce soit à Libreville la capitale gabonaise, ou à l’intérieur du pays à l’exception de certaines petites villes, le niveau d’insalubrité est tel qu’il est difficile de croire qu’il existe un service de nettoyage opérant. Pis, il est plus difficile encore de croire qu’il existe une taxe appelée « contribution à la collecte d’ordures ménagères », censée aider l’État à garantir la salubrité des villes. Et pourtant si!

En effet, instituée en janvier 2019 et entrée en application le 1er juillet de la même année, cette taxe dûment prélevée auprès de toute personne physique ou morale disposant d’un contrat d’abonnement d’électricité, à l’exception des sociétés bénéficiant d’une clause de stabilité fiscale ou encore des Gabonais Économiquement Faibles (GEF) et des représentants de missions diplomatiques, semble ne servir qu’à renflouer les caisses de la direction générale des impôts (DGI). Au grand dam de populations qui finalement la paient plein pot. 

Présentée dès sa mise en application comme une innovation positive au même titre que la taxe sur les jeux de hasard, la redevance audiovisuelle et cinématographique (RAC) ou encore la controversée Taxe sur les retraits, cette « contribution » n’a donc jusque-là jamais convaincu. Prenant des allures de grand bluff ou même d’arnaque de la part d’un gouvernement bien loin des préoccupations réelles des populations, elle prend deux ans après, des allures de Redevance d’usure de la Route (RUR). 

Collectée à concurrence d’un peu plus de 5 milliards de FCFA au cours des six premiers mois ayant suivi son application et à un peu plus de 12 milliards de FCFA par an depuis, cette taxe semble donc au final « contribuer » à entretenir le train de vie d’un gouvernement qui s’érige en deuxième place forte de dépenses en zone CEMAC juste derrière le Cameroun. Une nouvelle situation qui interpelle au plus haut point, concernant notamment l’exécution et le suivi des dépenses.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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