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Gabon: la SEEG ciblée par un projet de loi sur les dégradations des voies publiques ?

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Pointée du doigt par les populations dans la destruction des voies publiques par l’action de ses sous-traitants et des installations du réseau d’eau, quelque peu anarchiques, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) pourrait être la première à être sanctionnée par la loi pénale. Laquelle prévoit désormais des mesures coercitives à l’encontre des auteurs d’actes dégradatifs du domaine public routier.

Dans nos quartiers à Libreville voire dans l’hinterland, il n’est plus rare de constater que les fuites d’eau rongent le bitume. En effet, ces installations hydrauliques dont la Société d’énergie et d’eau du Gabon assure la gestion sont de plus en plus légion. Pour y remédier, des équipes de ladite société ou des sous-traitants mènent des travaux de réparation du circuit d’adduction en eau potable. Seulement, ce sont les voies publiques qui en pâtissent très souvent. 

Et pour cause, les segments de voies bitumées détruits pour faire passer les PVC pression à joints noir /gris qui résistent à une pression de 10, 12.5, 16 et 25 bars, ne sont régulièrement pas comblés. « Quand les gens viennent faire les travaux pour arranger l’eau c’est bien. Mais ils repartent sans réparer. Les travaux publics ne sont pas informés ? Ou bien la SEEG fait exprès ? », a indiqué le chef de quartier de Nyali 1.  Une interrogation opportune qui mérite une réponse de la Direction générale du délégataire de service public d’eau et de l’énergie.

Notons que sous le concessionnaire Veolia, les habitants d’Akebe 2 avaient même tenté d’ester en justice pour responsabiliser le présumé fautif. En vain, car le vide juridique en la matière ne favorisait pas cette démarche judiciaire devant les autorités compétentes. Las d’être pointé du doigt pour le mauvais été du tronçon routier, le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes. Ainsi, lors du conseil des ministres tenu le lundi 3 janvier dernier, il a été adopté un nouveau projet de loi relatif au domaine routier national. 

En plus de classer les voies publiques, ledit texte prévoit des sanctions pénales à l’encontre de tout individu reconnu auteur d’actes « dégradatifs du domaine public routier ». La SEEG sera-t-elle la première à subir les affres de cette loi? Rien n’est moins sûr si le lien entre la dégradation des routes et l’état de la vétusté des installations hydrauliques est établi. Pour ce qui est de l’action individuelle des personnes physiques, il semble que leur identification serait beaucoup plus difficile. Il faudra que ces dernières soient prises en flagrant délit ou qu’elles aient été dénoncées avec des éléments matériels versés au dossier.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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