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Alors que le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale vient de lancer la campagne de sensibilisation sur la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, en se pliant notamment à une anecdotique déclaration de biens, nous nous sommes intéressés aux institutions considérées comme les plus corrompues de la République. A ce jeu, les forces de police tiennent le haut du pavé au Gabon selon le rapport conjoint de Transparency International et Afrobarometer.

75%, c’est le taux de la population gabonaise qui pense que les forces de police sont l’institution la plus corrompue de la République. C’est principalement ce qui ressort du dernier rapport sur la corruption dans le monde et en Afrique en 2019, établi conjointement par Transparency International et Afrobarometer.

En effet, le constat est amer, mais peu surprenant. Déjà souligné par l’institut Gallup qui faisait récemment du Gabon le 3ème pays le moins sécuritaire au monde justement en mettant en exergue la crise de confiance existante entre la population et l’institution policière, ce rapport vient révéler ce qu’on pourrait qualifier de « secret de polichinelle ». 

Avec plus de 30000 agents des forces de l’ordre répertoriés dans les effectifs de la fonction publique, les populations auraient pourtant pu s’estimer heureuse. Hélas, pour ces dernières, les forces de police en plus de briller par leur appétit vorace et leur manque d’éthique, s’illustrent dans des contextes peu glorieux tels que le racket systématique des professionnels de transport. 

A l’heure où le premier ministre Julien Nkoghe Bekale vient de lancer son « opération scorpion », en vue de lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite, le chantier policier devrait faire l’objet d’une attention toute particulière. A noter que dans ce rapport, les populations estiment également à 75%, que les fonctionnaires d’Etat sont aussi corrompus que les forces de police.