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Gabon: la dette franchit la barre historique des 7000 milliards de FCFA

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Établie à un peu moins de 6500 milliards de FCFA à fin mars 2021, la dette publique gabonaise devrait franchir une nouvelle barre symbolique historique d’ici quelques mois. C’est ce qui ressort de la compilation des derniers chiffres relatifs aux emprunts contractés ces dernières semaines par le gouvernement en tête desquels celui de 553,2 millions de dollars (un peu plus de 307 milliards de FCFA) qui vient d’être contracté auprès du FMI. Un prêt triennal qui devrait faire passer le stock de la dette publique au-dessus des 7000 milliards de FCFA.

En hausse de 14,6% à 6 426,4 milliards de FCFA au terme des trois premiers mois de l’année 2021, après avoir connu une flambée de près de 18% entre 2019 et 2020 passant de 5 346,5 milliards de FCFA à 6 264,9 milliards de FCFA comme le révèlent les données compilées de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale (Dgepf), le stock de la dette publique n’en finit plus d’inquiéter. Il faut dire qu’avec un ratio dette/PIB de 74,2%, ce qui est déjà énorme, celui-ci devrait poursuivre sa croissance sans fin, atteignant des niveaux historiques.

En effet, fort de nouveaux emprunts contractés sur le marché régional avec 182 milliards de FCFA en juin auxquels s’ajouteront près de 60 milliards de FCFA dans les prochaines semaines. Auprès des partenaires techniques et financiers dont le FMI qui vient d’accorder 553,2 millions de dollars soit un peu plus de 307 milliards de FCFA au titre du MEDC. Mais également la BAD avec plus de 100 milliards de FCFA destinés au financement  partiel du Programme d’Appui au Secteur des  Infrastructures au Gabon, phase 1 (PASIG). Le gouvernement devrait donc voir la dette publique atteindre et probablement franchir la barre des 7000 milliards de FCFA.

Astronomique, hautement historique mais surtout abyssal, ce montant qui devrait, si l’on se base sur les projections effectuées par le Fonds, représenter près de 75% du PIB, pourrait rendre un peu plus difficile l’atteinte des objectifs à moyen et long termes d’un pays qui tente maladroitement d’amorcer son processus de diversification. Avec un solde des transactions courantes en pourcentage du PIB négatif sur les trois dernières années. Une dette extérieure qui représente près de 45% du PIB favorisant ainsi l’augmentation d’arriérés du fait de la hausse des intérêts sur la dette, la situation pourrait donc fortement se dégrader.

Désormais largement au-dessus du seuil de convergence en zone CEMAC qui était le principal argument des autorités il y a encore quelques mois, la dette publique gabonaise apparaît donc de plus en plus comme une épée de Damoclès pointant au-dessus de la tête des générations présentes et futures. Si les quelques réformes engagées par l’exécutif pourraient quelque peu ralentir sa tendance à la hausse, difficile pour l’heure de savoir si les objectifs de « règlement de la dette intérieure et de restructuration de la dette extérieure » contenus dans le PAT seront atteints. 

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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