Réuni en conseil des ministres le 21 juin dernier, le gouvernement gabonais a adopté le projet de loi de finances rectificative 2018 censé mettre de l’ordre dans les finances publiques. Ainsi, bon nombre d’administrations ont vu leurs budgets revu à la baisse, quand d’autres par contre ont bénéficié de largesses budgétaires.
Évaluée à un peu moins de 600 milliards de Fcfa pour un peu plus 105 851 agents officiellement recensés, la masse salariale gabonaise constitue un véritable casse tête pour les autorités qui souhaitent la réduire. C’est donc dans cette optique qu’à récemment été mis en oeuvre une cure d’austérité censée ramener les finances publiques à un niveau acceptable.
En effet, si certaines mesures peuvent paraître salutaires, comme celles visant à supprimer certains postes sans grande utilité, ou encore à réduire la taille des cabinets ministériels, les arbitrages qui ont notamment conduit à augmenter les ressources allouées à la défense et à la sécurité posent question. Ainsi, l’Etat consacre près de 30% de ses ressources humaines (plus de 30 000 agents) et financières (près de 180 milliards de Fcfa) à la défense et à la sécurité.
En outre, le budget alloué au « pilotage et au soutien à la politique d’administration du territoire et de sécurité » est passé dans le PLFR 2018 de 2,35 milliards de Fcfa à 11,9 milliards de Fcfa soit une hausse de 405%. Le budget des « équipements des forces de défense » a lui augmenté d’un peu plus de 5,2 milliards de Fcfa à 41,583 milliards de Fcfa soit une hausse de 15%.