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Gabon: la Covid-19, un business au-dessus de la pandémie

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En marge d’une pandémie de Covid-19 qui continue de progresser en dépit des nombreuses mesures coercitives édictées par le gouvernement, se développe un véritable « business » autour de la Covid-19. Accentuant un peu plus une pression  sociale déjà persistante, une inflation galopante et une corruption « endémique », ce « corona business » semble pour l’heure ne profiter qu’au gouvernement.

Les nombreuses récriminations des populations observées ça et là que ce soit dans le « Grand Libreville » ou à l’intérieur du pays au sujet des mesures dites « courageuses et coercitives » prises depuis de longs mois par le gouvernement, font de plus en plus ressortir ce qui pourrait s’apparenter au Gabon, à un « Corona Business ». Et pour cause, entre d’irrationnelles amendes coercitives, restrictions entraînant de nombreux faits de corruption, cette pandémie a fortement exacerbé « des problèmes qui préexistaient ».

Comme le résumait Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (IFRI) dans une interview accordée au Monde Afrique, « le coronavirus s’est perdu dans la liste des malheurs de l’Afrique ». Et en plus de s’y perdre, au Gabon, il semble s’y plaire. Il faut dire qu’en cette période où se côtoyaient « dérapages budgétaires substantiels » et corruption « endémique », ce Coronavirus s’apparente bien plus à un prétexte ne servant que l’intérêt du seul gouvernement.

Accentuant une pression sociale et économique déjà persistante chez des populations de moins en moins à même à subvenir à leurs besoins, notamment les jeunes dont le taux de chômage avoisine les 40%, ces mesures mécaniques prises dans le cadre de ce « Corona Business » et justifiées selon le gouvernement par sa volonté de « protéger les populations », ne répondent donc à aucune logique constructive voire médicale, étant entendu que le niveau de guérison se situe a quasiment 92%.

De plus, avec un taux de létalité parmi les moins élevés au monde et un ratio de 5789 cas pour 1 million d’habitants, difficile d’imaginer le pays sombrer, si ce n’est du fait de l’aggravation de la précarité et de la pauvreté. Une aggravation de la pauvreté d’ailleurs dont le gouvernement n’est pas étranger, puisqu’en dépit des annonces d’aides et autres dons de kits notamment alimentaires, sur « le terrain », on observe que très peu de mouvements dans ce sens.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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