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Gabon: Kelly Ondo Obiang renvoyé devant la cour spéciale militaire

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Incarcérés après la tentative de coup d’État du 07 janvier 2019, le sort du lieutenant Kelly Ondo Obiang et les autres personnes impliquées dans cette affaire relève désormais de la compétence de la justice militaire. En effet, une décision de justice rendue le 05 février dernier indique que les accusés ont été renvoyés devant la cour spéciale militaire.

Placés sous mandat de dépôt le 7 février 2019 par le juge du 4ème cabinet d’instruction du tribunal de première instance de Libreville pour « atteinte à la sûreté de l’État, destruction de biens publics et séquestrations », le Lieutenant Kelly Ondo, l’adjudant Estimé Bidima Manongo et l’adjudant Dimitri Nze Minko, les trois éléments de la Garde républicaine (GR) auteurs présumés du coup d’État manqué du 7 janvier 2019 ont été renvoyés devant la cour spéciale militaire. En effet, selon nos confrères de La Cigale, Linda Audrey Matsanga Moubadji, la juge chargée de l’instruction depuis 2 ans, a jugé suffisantes les charges retenues contre les accusés. Notamment, les délits d’association de malfaiteurs, séquestration arbitraire et atteinte à la sûreté intérieure de l’État. 

Le trio taxé de putschiste aurait reconnu lors de son audition, les faits qui lui sont reprochés en les justifiant par la volonté de sauver le pays du chaos. « à la suite de certaines injustices et frustrations subies au sein de la Garde républicaine, et au regard du climat politique qui prévalait en début d’année 2019, il mûrissait l’idée de mener une action visant à empêcher que le pays ne sombre dans les mêmes travers que la Côte-D’Ivoire », aurait déclaré le Lieutenant Kelly Ondo lors de son interrogatoire rapporté par La Cigale enchantée. 

Jugeant les charges suffisantes, le juge d’instruction au Tribunal de première instance de Libreville, par ailleurs juge militaire, a ordonné « subséquemment leur renvoi devant la Cour spéciale militaire, statuant en matière criminelle pour y être jugés conformément à la loi ».

Toutefois, au cours d’un entretien accordé à Gabon Media Time, le juriste Lyonel Engonga avait relevé que « la première prolongation de la détention  avait été faite le 7 février 2020. Les avocats et les indélicats avaient été notifiés, comme l’exige la loi. Cependant, la première prolongation ayant pris fin le 7 août 2020, la deuxième prolongation aurait dû être faite et notifiée quelques jours avant».

Sauf que depuis ce jour, rien n’a été notifié aux prévenus, ce qui rend désormais leur détention illégale. Faut-il rappeler que conformément à l’article 136 du Code de procédure pénale, en l’absence d’une notification du juge d’instruction et de la chambre d’accusation avant l’expiration de la durée légale de la détention préventive « l’inculpé est mis d’office en liberté sur ordre du Ministère public » ?

Andy Marvine Nze

Fils de Lambaréné, passionné d'écriture et féru des réseaux sociaux, qui a à cœur d'informer sur l'actualité gabonaise et internationale. Avant j'étais chef de classe, maintenant je suis titulaire d'un Master en Sciences Politiques et relations internationales

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