La première affaire jugée par la Cour criminelle ordinaire de Mouila a véritablement donné le ton sur la teneur de cette session foraine 2020. Pour preuve, la Cour a condamné Serge Moussavou Mounguengui à 21 ans de prison ferme après que ce père de famille eut à plusieurs reprises abusé de sa propre fille âgée de 14 ans qui finira par tomber enceinte de son papa.
En 2016, Serge Moussavou Mounguengui aurait fréquemment violé sa propre fille dont il a eu la garde à la suite de la séparation avec la maman de cette dernière. Seulement mal lui a pris lorsqu’après avoir enceinté sa fille il alla se confier chez son acolyte au quartier. Ce dernier jugeant les révélations odieuses, alerte les agents de l’antenne provinciale de la Police judiciaire (PJ) qui réussira à mettre la main sur le présumé délinquant sexuel.
Après 4 ans en détention préventive à la prison centrale de Mouila, l’affaire est appelée à être jugée à l’occasion de l’ouverture de la session foraine 2020. Occasion pour les jurés d’écouter le prévenu, sa victime et les plaidoiries des conseils de chaque partie. Respectant cet ordre, le mis en cause a réitéré ses aveux toute en demandant pardon à sa fille ainsi qu’à la société dont il a pris conscience qu’il venait de rompre le pacte social. Non sans indiquer que les rapports sexuels n’ont nécessité aucun recours à la violence.
Pour sa part, la victime a livré une version de faits qui glace le dos. « C’était infernal j’ai souffert le martyre. Papa était violent et agressif envers moi et, il abusait de moi depuis l’âge de 14 ans. J’étais devenue son objet sexuel, et la conséquence de tout ça c’est que j’ai donné naissance à un enfant incestueux », a témoigné la jeune fille-mère aujourd’hui âgée de 20 ans. En réaction le ministère public s’est dit indigné face à cet acte « inhumain » avant de requérir la prison à vie à l’encontre de Serge Moussavou Mounguengui.
Une requête rejetée par la défense conduite par Me Stéphane Eyogho qui a dénoncé l’absence d’éléments matériels réels incriminant son client. « Pour qu’une infraction soit constituée, il faut l’élément légal, matériel et moral. »,aura-t-il déclaré durant sa plaidoirie. Au terme du débat contradictoire, les jurés ont unanimement reconnu l’inculpé coupable du crime de viol sur mineure avec situations aggravantes. Il écope de 21 ans de réclusion criminelle. Il ne passera plus que 17 ans après ces années déjà derrière les barreaux.