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Gabon: haro sur la masse salariale, il est temps d’agir!

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Si le nouveau programme conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) en juin dernier et bouclé il y a quelques jours, accorde un court répit aux autorités gabonaises, celui-ci ne masquera néanmoins pas longtemps les errances en matière de gestion. Symbolisées par une masse salariale hors de contrôle et affichant pas moins de 700 milliards de FCFA annuels, constituant ainsi un véritable goulet d’étranglement, ces errances sous forme de « dérapages budgétaires substantiels » pourraient et devraient malheureusement et, une fois encore, anéantir toute velléités de changement structurelles.

Devenu au fil des ans quasiment impossible à maîtriser, en dépit d’un Programme d’optimisation des dépenses publiques réactualisé dans le nouveau programme économique national dénommé Plan d’accélération de la transformation (PAT) 2021-2023, la masse salariale de l’Etat inquiète. Il faut dire qu’établie à plus de 700 milliards de FCFA par an dont près de 20 milliards de FCFA de primes diverses, celle-ci constitue un véritable goulet d’étranglement, pour des finances publiques qui ont été amputées de près de 1000 milliards de FCFA de recettes pétrolières en dix ans. 

En effet, représentant 36% des dépenses de l’Etat en 2019 dans un contexte de crise accrue, la masse salariale de la fonction publique s’est révélée au cours des cinq dernières années notamment, comme étant la principale dépense sur fonds publics. Alors même que des difficultés structurelles et infrastructurelles se sont accentuées sur la même période, à l’image des 20% de réseau routier bitumé sur les 10348 km de linéaire que compte le pays, la masse salariale a donc été priorisér par l’exécutif. Une véritable sinécure quand on sait que dans le même temps, différents programmes économiques prônaient sa réduction.

Entraînant une baisse des investissements et des dépenses sociales, qui ont à leur tour, entraîné une hausse de la précarité et de la pauvreté dans le pays (comme le confirme le dernier rapport de l’ONU), cette masse salariale de l’Etat, budgétisée à l’endroit d’un secteur public inopérant mais concentrant pas moins de 56% des emplois du secteur formel au Gabon pour 28% des emplois totaux, peut donc aujourd’hui être considéré comme le principal frein à ce développement inclusif et transversal tant attendu. Un développement qui passe nécessairement par une réduction de celle-ci, aux fins de dégager des mécanismes de soutien aux PMEs.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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