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Gabon: Fitch relève la note de crédit de CCC à B- avec «perspectives stables»

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Un an et demi après avoir émis des réserves sur la capacité du pays à répondre à ses engagements en soulignant notamment un « risque de crédit substantiel », l’agence de notation américaine Fitch ratings a revu son jugement. En se basant principalement sur « le récent assouplissement des pressions sur les liquidités en raison de la hausse des prix du pétrole et d’un nouveau programme du FMI », la société américaine a donc fait passer la note de crédit souveraine de CCC à B- avec « perspectives stables ».

C’est à travers un bulletin publié sur son site officiel ce mardi 24 août que l’agence de notation américaine Fitch ratings a annoncé qu’elle relevait la note de défaut en devise étrangère à long terme (LTFC) du Gabon. Tenant principalement compte du « récent assouplissement des pressions sur les liquidités en raison de la hausse des prix du pétrole et du nouveau programme du FMI », l’agence qui avait émis des réserves sur la capacité du pays à répondre à ses engagements en avril 2020 a donc revisité son jugement.

En effet, faisant passer la note souveraine du pays d’un CCC du fait de sa « mauvaise gestion des finances publiques et l’accumulation d’arriérés de dette » à un B- avec « perspectives stables », la société américaine a donc tenu à souligner que « la situation budgétaire sous-jacente du Gabon s’améliore ». Une situation principalement due selon elle, à « un rebond des recettes non pétrolières, une réduction des dépenses liées à la pandémie et des restrictions sur les autres dépenses courantes ». 

Basé également sur les nombreuses mesures annoncées visant à élargir l’assiette fiscale et à éliminer davantage d’exonérations fiscales, conformément aux recommandations du FMI, ce B- reflète ce qui apparaît d’ores et déjà comme une réelle amélioration à moyen terme. Reste désormais à savoir si cette amélioration pourra être soutenue, compte tenu notamment de la contraction attendue de l’ordre de 14% pour une moyenne de 185 000 barils par jour en 2021, de la production pétrolière. 

Par ailleurs, avec des besoins de financement totaux estimés à un peu plus 14% du PIB en 2021 (7% en 2022), des risques liés à la capacité de remboursement de l’eurobond à échéance 2024 qui devrait conduire l’exécutif à en souscrire un nouveau, un ratio dette/PIB à près de 75% et une contraction attendue du PIB de 0,3% en 2021, ces « perspectives stables » semblent ne tenir qu’à un fil. Sauf si au demeurant, l’exécutif s’engage définitivement sur la voie d’une réduction soutenue du déficit budgétaire accompagnée d’améliorations de la gestion des finances publiques.

Lauris Pemba

Titulaire d'un Master en droit Public, je suis passionnée par le journalisme depuis des années. J'anime l'actualité au quotidien sur GMT depuis son lancement en juillet 2016.

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