C’est à la faveur d’une déclaration rendue publique ce jeudi 28 février 2019 à la Chambre de commerce de Libreville que plusieurs personnalités politiques de l’opposition ont tenu à exprimer leur avis sur la situation sociopolitique du Gabon. A cette occasion, elles sont largement revenue sur la question de l’état de santé du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, qui selon elles n’est plus en capacité d’assurer sa charge à la tête de l’Etat après l’accident vasculaire cérébral dont il a été victime en octobre 2018.
C’est par la voix de leur porte parole de circonstance Maxime Minault Zima Ebeyard que les citoyens gabonais libres, conscients et responsables notamment Placide Aubiang Nzeh ; Noël Bertrand Boundzanga; Elza Ritchuelle Boukandou ; Franck Ndjimbi ; Nicolas Nguéma ; Jean Gaspard Ntoutoume Ayi ; Anges Kevin Nzigou ; Marc Ona Essangui et Edgard Owono ont tenu à donner leur position sur la situation sociopolitique du pays et plus particulièrement sur l’état de santé d’Ali Bongo Ondimba qui a une incidence indéniable sur le fonctionnement de l’Etat.
Dans un premier temps, ils ont fustigé le positionnement de la présidente de la Cour constitutionnelle Marie Madeleine Mborantsuo qui depuis l’absence prolongée du chef de l’Etat s’est érigée en régent du pays. Pour preuve, les actes posés ces derniers mois en l’occurrence l’opération de communication politique lancée le 02 décembre 2018 sur le principal hebdomadaire africain d’information; la conduite d’une délégation comprenant le vice-président de la République et le Premier ministre ou encore la réception en audience du président de l’Assemblée nationale au lendemain de son élection.
« Le 15 janvier dernier, on a vu le gouvernement prêter serment non pas devant le président de la République et en présence de la Cour constitutionnelle mais plutôt devant la Cour constitutionnelle et en présence du président de la République. Que ce soit dans le décorum, la répartition des rôles ou la préséance, tout attestait bien de ce que c’était la présidente de la Cour constitutionnelle qui présidait la séance », ont-ils fait remarquer.
Poursuivant son propos, le secrétaire exécutif de l’Union nationale a également dénoncé « la présence de la Présidente de la Cour Constitutionnelle à l’audience que le Chef de l’exécutif a accordée, le 25 de ce mois, à la Présidence de la République, au Premier ministre et aux présidents des deux chambres du Parlement ». Toute chose qui selon les signataires de l’Appel à agir démontre la négation du principe de séparation des pouvoirs et l’omnipotence de la présidente de la Cour constitutionnelle.
Prenant en compte l’ensemble de ces éléments, ils ont été catégoriques estimant que « Ali Bongo n’est plus en capacité de diriger le pays ». S’interrogeant par la suite sur les personnalités qui sont désormais au commande du pays, ils ont martelé qu’il était hors de question de laisser s’installer plus longtemps cette situation. « Nous refusons d’être, par notre silence et notre inaction, les complices de cette imposture, nous lançons cette initiative qui vise, non pas à opposer les Gabonais, mais à rassembler sans exclusive tous les citoyens qui ont à cœur de sauver notre pays du péril qui le menace », ont-ils martelé.