L’enquête ouverte par la Direction générale des Recherches (DGR) et la Direction générale des Contre-ingérences et de la sécurité militaire, communément appelée B2, avec en appui, la Direction générale des services spéciaux (DGSS), commence à révéler quelques éléments de culpabilité des personnes interpellées ces dernières semaines. C’est le cas de l’ancien Administrateur directeur général de la Gabon Oil company (GOC), Christian Patrichi Tanasa Mbadinga dont le passage au sein de cette entreprise aurait laissé un champ de ruines avec un trou de 85 milliards dans les caisses.
Présenté dans les médias proches de la présidence de la République comme « The manager of the year », Prix du meilleur manager CEMAC, avec en plus une entrée dans le Top 100 des leaders économiques africains, l’ancien ADG est désormais tombé en disgrâce. Placé en garde à vue le lundi 25 novembre 2019 au sein de la Direction générale des recherches (DGR), sa gestion semble avoir été émaillée de malversations de grande envergure comme le rapporte le quotidien L’Union dans sa livraison de ce mercredi 27 novembre 2019.
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En effet, selon les premiers éléments de l’enquête, ce sont près de 85 milliards de FCFA, qui seraient intraçables des comptes de Gabon Oil Company. En 19 mois de gestion, les responsables de Gabon Oil Company et ses filiales se seraient livrés à des malversations financières pour le moins indescriptibles. Un véritable pillage à ciel ouvert des fonds publics qui aurait bénéficié à plusieurs entités et personnalités gabonaises.
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Ainsi, environ 30 milliards auraient été décaissés des comptes de Gabon Oil Marketing pour transiter vers les comptes des filiales de Gabon Oil Company avant de se volatiliser dans la nature. À cela il faut ajouter des transactions inexpliquées et inopportunes, notamment 3,8 milliards de mécénats sportifs et associatifs, 6,7 milliards de chèques émis au profit de personnes physiques, dont plusieurs personnalités gabonaises.
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Au-delà de cette boulimie financière qui devrait éclabousser plusieurs personnalités encore en liberté, l’actuel Conseiller du président de la République se serait servi directement dans les caisses pour assouvir ses besoins personnels. On parle de 900 000 millions d’achats au profit de l’ADG, dont un véhicule grand luxe à 156 millions de FCFA, ou encore 700 millions d’achats de biens immobiliers au profit du directoire de Gabon Oil marketing, lit-on dans L’Union. Le Gabon Oil Gate ne fait que commencer.