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France: d’origine gabonaise, la mairesse adjoint de Cahors interdite de séjour à Libreville

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C’est au cours d’un entretien exclusif accordé à notre confrère occidental Actu que Françoise Faubert, une citoyenne française d’origine gabonaise a révélé qu’elle est interdite de séjour à Libreville où sa mère âgée de 95 ans est affaiblie. Adjointe à la mairie de Cahors, cette binationale payerait les frais d’une réciprocité dans l’interdiction de séjour à caractère familial des ressortissants français. 

Françoise Faubert, adjointe à la ville de Cahors, en charge de la culture et des événements-conseillère communautaire, est au cœur d’un imbroglio entre les États gabonais et français. En effet, depuis le mois d’août 2020, cette dernière peine à obtenir un visa pour se rendre à Libreville. Habituée à faire la navette depuis quelques années, l’élue de cette municipalité est désormais prise en otage alors qu’elle voudrait juste assister sa génitrice âgée de 95 ans.

Interrogée par Lot.Actu, cette dernière s’explique. « Depuis le décès de mes frères, c’est un peu de sa vie qui s’en va […] Je sens que ma mère décline ; je voudrais la revoir, mais je me retrouve dans un dédale administratif, sans pouvoir trouver d’issue » Françoise Faubert, a-t-elle confié. Avant de préciser « ce n’est pas du tout en raison de la pandémie ! A priori, il s’agit d’une question politico-administrative ».

Pourtant dit-elle, cette situation est récente. Pour sa part, l’ambassade du Gabon en France n’aurait aucunement communiqué avec les usagers sur ce changement de paradigme. « Pour commencer, je n’ai pas pu joindre l’ambassade du Gabon à Paris. J’ai passé plusieurs coups de téléphone, sans succès. J’ai également adressé plusieurs e-mails… Aucun retour », a déploré Françoise Faubert.

Téméraire, elle apprendra par un prestataire de l’ambassade du Gabon que les visas ne sont plus accordés pour motif familial. « Madame vous devez fournir une accréditation d’une entreprise au Gabon, qui puisse justifier votre déplacement » a-t-elle révélé. Ayant contacté l’une de ses sœurs à Libreville, cette dernière se rapproche de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI). Elle y apprendra qu’à l’instar de l’interdiction de séjour des Gabonais en France, les ressortissants français sont assujettis au même régime.

Une situation qui l’accable au premier degré. « Je suis désemparée devant une telle situation, d’autant que par mon père, je suis d’origine gabonaise, bien que je sois née au Sénégal […] Ma mère est au Gabon et je crains de ne plus la revoir, alors que je sais qu’elle m’attend » a fustigé Françoise Faubert. Avant de clore son propos en dénonçant une prise en otage injustifiée par ses deux pays de cœur. « Je me sens victime d’une injustice et je m’interroge également sur mon identité. Mes origines, elles font partie de moi, je ne veux pas et je ne peux pas les renier. Je me suis toujours considérée comme Franco-Gabonaise, c’est mon histoire, c’est l’histoire de mes parents aussi », a-t-elle conclu. Gageons qu’un dégel diplomatique sera bientôt observé entre la France et le Gabon.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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